La NASA avait annoncé qu’elle dévoilerait ce lundi une ‘découverte passionnante’. Elle n’avait pas menti ! L’agence spatiale américaine a même fait non pas une mais deux révélations très importantes.
La NASA a annoncé ce lundi deux nouvelles majeures concernant la présence d’eau sur la Lune. D’une part, elle en a réussi à prouver qu’il s’agissait bel et bien de molécules de H2O. D’autre part, il pourrait y en davantage avoir qu’on ne le croyait.
La présence de H2O prouvée
L’idée qu’il y avait de l’eau sur la Lune n’est évidemment pas neuve. La NASA y avait déjà découvert des signes d’hydration. Mais un doute subsistait: s’agissait-il de molécules de H2O (eau) ou de OH (hydroxyle) ?
Grâce aux données récoltées par SOFIA (l’Observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge), les chercheurs de la NASA ont réussi à déterminer qu’il s’agit bien de H2O.
Ces traces d’eau ont été découvertes sur le cratère Clavius, situé dans l’hémisphère sud de la Lune, visible depuis la Terre. La NASA explique que cette eau aurait été amenée par des petits impacts de météorites. Les molécules d’eau éjectées lors de la chute de ces corps seraient tombées au fond des cratères.
Des ‘pièges froids’ plus nombreux
L’autre grande annonce de la NASA concerne la présence des ‘pièges froids’ sur la Lune. Jusqu’à présent, on savait que ces grands cratères étaient situés à l’ombre, près des pôles, où les températures sont très basses (environ -160°C). Dans leur fond, on retrouvait de la glace d’eau.
La NASA a révélé avoir découvert que ces ‘pièges froids’ étaient plus nombreux qu’elle ne le pensait. Elle a observé une multitude de cratères de plus petite taille, qui feraient jusqu’à un centimètre de diamètre.
‘Nos résultats suggèrent que l’eau piégée aux pôles lunaires pourrait être plus largement répartie et accessible comme ressource pour les futures missions qu’on ne le pensait auparavant’, a expliqué l’Agence spatiale américaine.
En tenant compte de ces ‘micro pièges froids’, les scientifiques de la NASA estiment qu’environ 40 000 km2 de la surface de la Lune (dont 60 % se trouvent au sud de l’astre) serait en mesure de piéger l’eau,
‘L’eau est plus répandue sur la Lune qu’on ne le pensait’, résume Paul Hayne, un des chercheurs de la NASA.
Quelles implications ?
Ces deux découvertes majeures pourraient avoir d’importantes répercussions. Parvenir à mettre au point des techniques d’extraction permettrait de faire de cette eau une ressource pour les prochaines missions de la NASA.
La NASA prévoit de déployer une mini-station en orbite lunaire, baptisée ‘Lunar Gateway’. Une fois installée, celle-ci pourrait servir de ‘station-service’ et permettre à une mission de se réapprovisionner lors d’un voyage Terre-Mars, indique Francis Rocard, qui a participé à l’étude.
‘Cela ferait baisser le coût du programme, car c’est moins cher que d’emmener l’eau depuis la surface de la Terre’, souligne l’astrophysicien français, rappelant que le voyage vers Mars dure six mois.
Toutefois, ces propos doivent être tempérés. Jessica Sunshine, autre scientifique de la NASA, a expliqué que si l’on récoltait toutes les molécules d’eau présentes à la surface lunaire, sur une zone de la taille d’un terrain de football américain, on obtiendrait moins d’un litre d’eau (voire beaucoup moins).
Quoi qu’il en soit, ces découvertes pourraient également aider à mieux comprendre le système solaire interne. Si les micro-pièges découverts contiennent effectivement de l’eau, celle-ci s’y serait vraisemblablement accumulée récemment.
‘La présence ou l’absence d’eau dans ces micro pièges froids pourrait servir d’indicateur de sources volatiles dans le système solaire interne’, ajoutent les scientifiques.