La ministre thaïlandaise du Tourisme ne veut plus de “ça”

La ministre du Tourisme thaïlandaise souhaite que le tourisme sexuel ne soit plus la motivation première d’une grande partie des visiteurs de son pays. “Nous voulons que la Thaïlande se distingue par la qualité de son tourisme. Nous ne voulons plus de l’industrie du sexe”, a déclaré Kobkarn Wattanavrangku à Reuters. En Thaïlande, la prostitution est illégale depuis 1960, mais les bordels se sont multipliés à Bangkok et dans les villes touristiques. Très souvent, la police ferme les yeux, en échange de bakchichs. Le pays est ainsi devenu un paradis du tourisme sexuel, mais le gouvernement voudrait qu’il devienne désormais le paradis pour les mariages, les lunes de miel, et l’éco-tourisme. Il voudrait aussi encourager les femmes touristes à venir, et se prépare à créer un festival de la femme qui durerait un mois à cet effet. Plusieurs raids ont été lancés contre des bordels dans plusieurs grandes villes du pays, mais seule, une maison close a été… fermée.  

Deux cinquièmes du PIB

L’industrie du sexe fait partie d’une économie souterraine qui représenterait pas moins de 40 % du PIB du pays, selon Bloomberg, et d’après des experts, il sera difficile de renoncer à un secteur aussi bien implanté, et qui profite à un certain nombre de fonctionnaires et d’agents de police corrompus.  Pour les organisations de soutien de la prostitution, la junte militaire au militaire au pouvoir ne réalise pas l’ampleur de sa contribution pour l’économie du pays. “La présence de la police dissuade déjà un certain  nombre de clients qui vont dans les bars pour se détendre ou boire un verre. Éliminer ce secteur, c’est l’assurance que la Thaïlande perdra des visiteurs et des revenus”, affirme Surang Janyam, qui dirige Service Workers in Group, une association qui fournit des soins de santé et de la formation gratuits aux prostituées.

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