Les événements météorologiques extrêmes se multiplient depuis plusieurs décennies. Et il y a une grande explication à cela: le dérèglement climatique. Mais si les médias parlent des inondations, des feux de forêt, des sècheresses ou encore des ouragans, ils oublient bien souvent de faire le lien avec le changement climatique.
La météo et le réchauffement climatique sont désormais indissociables, mais on l’oublie trop souvent
Pourquoi est-ce important ?
Le réchauffement climatique a un impact direct sur nos vies, quel que soit l'endroit où nous vivons sur Terre. Et cela passe notamment par les catastrophes météorologiques qui se multiplient. Pourtant, les gens perdent de vue les conséquences du dérèglement climatique et n'en font pas un objectif dans leur vie. Les médias doivent donc être là pour rappeler ce lien, mais ils ne le font que rarement.Ce 21 juin, jour du solstice d’été, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a lancé une vaste campagne de sensibilisation aux enjeux climatiques. Et cela passe notamment par les présentateurs météo. En France par exemple, c’est la célèbre Évelyne Dhéliat qui a été choisie. Son rôle: rappeler l’impact du changement climatique sur la météo.
Et il ne faut pas aller très loin pour se rendre compte de cet impact.
- Le gel nocturne que nous avons connu en avril et qui a décimé les vignes aurait été provoqué par le dérèglement climatique, selon les scientifiques du réseau international World Weather Attribution. Les viticulteurs doivent s’attendre à ce que cela arrive de plus en plus dans le futur.
- La météo très changeante de ces dernières semaines, alternant sècheresses, fortes pluies et orages, serait également une conséquence de cet air plus chaud provoqué par des décennies d’émissions de gaz à effet de serre.
- Les canicules provoquent malheureusement souvent des décès, même en Europe. 100.000 personnes meurent de la chaleur chaque année, selon une étude publiée dans la revue Nature Climate Change. Et 37% de ces décès sont directement causés par le réchauffement climatique. En d’autres mots, si le climat mondial ne se réchauffait pas, certains pays n’auraient pas connu d’aussi fortes chaleurs et il n’y aurait pas eu autant de morts.
Confrontation avec le réchauffement climatique
L’année passée, le monde a aussi connu de nombreuses catastrophes climatiques, parfois éclipsées par la pandémie : des feux de forêt dévastateurs en Australie, en Amazonie et aux États-Unis, des invasions de criquets en Afrique du Nord-Ouest, des inondations en Asie du Sud-Est, etc. Et ces catastrophes, toutes causées en partie par le réchauffement climatique, ont un coût humain et économique pour la société. Il est souvent le principal reflet directement perçu par la population de ce réchauffement climatique.
En effet, le réchauffement de 1,5°C au niveau de la température mondiale, par rapport à l’ère préindustrielle, c’est quelque chose d’impossible à percevoir pour un humain lambda. Il est également difficile d’en voir les conséquences, car elles ne sont visibles que sur le long terme. Ainsi, la population ne voit pas l’augmentation du niveau de l’eau ni la disparition progressive de certaines espèces animales et végétales. Certains effets sont visibles, comme la fonte des glaces, qui devient de plus en plus impressionnante, mais cela se passe à des milliers de kilomètres d’ici et il est donc difficile d’y penser.
C’est pourquoi rappeler constamment que les événements climatiques catastrophiques que nous connaissons sont causés par le réchauffement climatique permet de renforcer l’importance de se battre pour le climat.
Le rôle des médias
Si le lien entre climat et météo est indéniable, les médias oublient souvent de le rappeler lors de leurs interventions. Une étude de la Stanford TV montre que cet oubli est presque systématique sur les chaines de télévision nationales.
Ainsi au cours des quatre dernières années, les trois chaines nationales – CNN, Fox et MSNBC – parlaient des événements météorologiques pendant plus de 2.000 minutes certains mois, alors que la couverture mensuelle pour le climat ne dépassait pas 400 minutes, soit 5 fois moins. Toutefois, un changement serait en cours puisque les grands médias commencent à ouvrir des cellules spécialement destinées au climat, sans que celles-ci ne soient trop politisées, comme ce fut le cas par le passé. Aux États-Unis surtout, l’importance des climatosceptiques dans la société faisait du climat un sujet extrêmement lié aux convictions politiques et non aux recherches scientifiques.
En Belgique, les prévisions météorologiques et les alertes pour les risques d’événements dangereux sont un service historique proposé par les grands médias. Toutefois, ils ont généralement une section pour la Planète. Sur Business AM, le traitement des les événements météorologiques est toujours liés aux changements climatiques.
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