La guerre du pétrole continue: la Russie refuse de réduire sa production

La Russie a rejeté les suggestions des États-Unis pour prendre part à un éventuel accord mondial de réduction du pétrole. L’OPEP+ doit encore se réunir demain, mais ce refus réduit les espoirs de trouver une solution significative cette semaine.

La Russie, l’Arabie Saoudite et d’autres grands producteurs de pétrole, dont exceptionnellement les États-Unis, doivent se réunir jeudi. En parallèle, une réunion des ministres de l’Énergie du G20 se tiendra vendredi pour tenter de trouver un accord sur la réduction de la production mondiale de pétrole.

La semaine dernière, Donald Trump s’attendait pourtant à ce que la Russie et le prince héritier saoudien ben Salmane annoncent un accord sur une réduction de 10 millions de barils. Un tweet qui a fait remonter le brut West Texas Intermediate (WTI) de plus de 30 %.

Dans la foulée, Moscou avait démenti s’être entretenu avec ben Salmane, et déclaré qu’elle n’accepterait un accord que si les États-Unis acceptent également des réductions obligatoires de leur production. Des belles paroles qui sont aujourd’hui parties en fumée.

Répondant à la question de savoir si cette baisse de production due au marché serait acceptée par Moscou comme la contribution des États-Unis à un accord visant à réduire la production mondiale, le Kremlin est catégorique. ‘Ce sont des réductions complètement différentes. Vous comparez la réduction générale de la demande avec les réductions visant à stabiliser les marchés mondiaux. C’est comme comparer la longueur et la largeur’, a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du président Vladimir Poutine, selon Financial Times.

Traduction: la Russie exige des producteurs américains davantage de réductions que ce que Donald Trump n’a jusqu’ici laissé entendre.

Réductions américaines

Il y a bien des indications que Washington pourrait offrir la baisse attendue de sa production comme sa contribution à un accord. Mais les États-Unis ne se sont pour l’instant pas engagés officiellement à réduire leur production, de quoi fâcher le Kremlin. Pendant ce temps, la demande continue de s’effondrer.

L’Administration américaine de l’information sur l’énergie, le service statistique du ministère de l’Énergie, a ainsi prévu mardi que la production moyenne des États-Unis chuterait de 1,2 million de barils par jour en 2020-21, les puits devenant inutilisables.

Malgré le rejet de la Russie, des sources proches des discussions du G20 se disent toujours optimistes sur la possibilité de conclure un accord en ciblant une réduction de 10 à 15 millions de barils par jour que proposait Trump la semaine dernière. Une limite équivalente à près de 15 % de l’offre mondiale… S’ils arrivent à outrepasser l’obstacle russe.

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