La guerre commerciale entre l’UE et la Chine s’intensifie après un « traitement inéquitable »


Principaux renseignements

  • Le gouvernement chinois affirme que le règlement de l’UE sur les subventions étrangères est discriminatoire à l’égard des entreprises chinoises et constitue une entrave au commerce et à l’investissement.
  • Pékin accuse l’UE d’appliquer de manière sélective le règlement sur les subventions étrangères, ce qui conduit à un traitement plus défavorable des produits chinois à l’exportation par rapport aux produits d’autres pays.
  • La Chine prétend que les mesures de l’UE, telles que les inspections surprises, dépassent les limites nécessaires, tandis que les enquêteurs font preuve de subjectivité et d’arbitraire dans l’évaluation des distorsions du marché.

Enquête de la Chine sur les pratiques commerciales de l’UE

La Chine affirme que son enquête a révélé l’existence de barrières déloyales au commerce et à l’investissement imposées par l’UE aux entreprises chinoises. Cette accusation intervient alors que les tensions entre les deux géants économiques continuent de s’intensifier.

Pékin a lancé cette enquête en juillet après que Bruxelles a commencé à enquêter sur les dommages potentiels causés à la concurrence européenne par les subventions du gouvernement chinois. La Chine nie systématiquement toute faute dans ses politiques industrielles, s’engageant à protéger les droits et les intérêts légaux de ses entreprises.

Réaction et représailles de l’UE

Le ministère du commerce a déclaré que le règlement de l’UE sur les subventions étrangères était discriminatoire à l’égard des entreprises chinoises et constituait une entrave au commerce et à l’investissement. Il s’est toutefois abstenu de préciser toute mesure de rétorsion immédiate.

Bien qu’elles soient d’importants partenaires commerciaux, la Chine et l’UE sont engagées dans un différend aux multiples facettes, notamment en ce qui concerne le soutien apporté par Pékin à ses secteurs des énergies renouvelables et des véhicules électriques. La position de l’UE découle de son ambition de développer l’utilisation des énergies renouvelables afin de parvenir à des émissions nettes de gaz à effet de serre nulles d’ici à 2050. Dans le même temps, Bruxelles cherche à réduire sa dépendance à l’égard de la technologie chinoise, compte tenu des inquiétudes croissantes concernant les risques pour la sécurité nationale associés à la Chine.

Allégations de la Chine à l’encontre de l’UE

Le ministère a révélé que la chambre de commerce nationale pour l’importation et l’exportation de produits électroniques et de machines avait déposé une plainte contre les mesures du FSR, ce qui a déclenché l’enquête. Un document détaillé de 20 pages exposant les conclusions du ministère accuse l’UE d’appliquer le RSF de manière sélective, ce qui fait que les produits chinois subissent un traitement plus défavorable à l’exportation que les produits d’autres pays.

Le rapport reproche au RSF de posséder des critères vagues pour enquêter sur les subventions étrangères, d’imposer une charge importante aux entreprises ciblées et d’employer des procédures opaques qui créent une grande incertitude. Il affirme en outre que les mesures de l’UE, telles que les inspections surprises, dépassent les limites nécessaires, tandis que les enquêteurs font preuve de subjectivité et d’arbitraire dans l’évaluation des distorsions du marché. Les entreprises qui ne se conforment pas aux enquêtes s’exposent à des sanctions sévères, ce qui crée une pression énorme sur les entreprises chinoises.

Conséquences du différend

Le ministère affirme que les enquêtes du FSR ont contraint les entreprises chinoises à abandonner ou à réduire leurs projets, entraînant des pertes supérieures à 15 milliards de yuans (1,96 milliards d’euros). Ces mesures nuiraient à la compétitivité des entreprises et des produits chinois sur le marché de l’UE, entraveraient les économies nationales des États membres et compromettraient la coopération commerciale entre Pékin et Bruxelles.

La première enquête de l’UE, lancée en février, visait une filiale du géant ferroviaire chinois CRRC, mais elle s’est achevée après que l’entreprise s’est retirée d’un appel d’offres bulgare portant sur des trains électriques. Une deuxième étude porte sur des fabricants chinois de panneaux solaires qui prévoient de construire et d’exploiter un parc photovoltaïque en Roumanie, avec un financement partiel de fonds européens.

Rétorsion et impact sur le marché

En octobre, Bruxelles a imposé des droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques fabriquées en Chine à la suite d’une enquête anti-subventions qui a conclu que le soutien de l’État par Pékin était injustement inférieur à celui des constructeurs automobiles européens. En guise de représailles, Pékin a mis en place des droits de douane provisoires sur le brandy importé de l’UE et a ensuite imposé des « mesures antidumping temporaires » sur l’alcool. Le mois dernier, la Chine a annoncé son intention d’étendre l’enquête sur le brandy en raison de sa complexité.

Par ailleurs, un rapport de la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine souligne que les entreprises sont contraintes de localiser radicalement leurs activités pour se conformer aux réglementations chinoises, ce qui entraîne une augmentation des coûts et une réduction de l’efficacité. Les tensions commerciales accrues et les « politiques d’autosuffisance » de Pékin poussent de nombreuses multinationales à séparer certaines fonctions basées en Chine, voire des opérations entières, de celles basées ailleurs.

Le rapport indique également que les règles de gouvernance, de plus en plus dominées par des préoccupations de sécurité nationale, ont accru les incertitudes pour les entités locales travaillant avec des clients européens, ce qui a incité certains clients à faire preuve de prudence et à éviter de s’approvisionner auprès de prestataires de services étrangers.

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