En France, l’inflation la plus basse de la zone euro a un prix

Il n’y a pas photo : au mois de septembre, la France subissait une inflation de 6,2% contre une moyenne de plus de 10% dans la zone euro. La raison ? Son bouclier tarifaire, qu’elle a mis en place dès octobre 2021. On en connait aujourd’hui le prix total.

Le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité a eu un effet prépondérant sur l’inflation en France. Elle y est tout simplement la plus faible de la zone euro, selon les derniers chiffres d’Eurostat : 6,2% contre 12% en Belgique, près du double. Propriétaire d’EDF, l’État a pu lui imposer ses tarifs, au prix toutefois d’un lourd tribut.

Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a précisé hier devant l’Assemblée qu’il en couterait à l’État quelque 100 milliards d’euros, entre 2021 et 2023. Le gouvernement estime que le bouclier tarifaire sera maintenu sur une partie de 2023 pour un coût estimé à 23 milliards d’euros.

Il faut aussi y ajouter la ristourne de 30 centimes sur les carburants qui a débuté le 1er septembre 2022 et qui va être ramenée à 10 centimes au 1er novembre. Une mesure dont le coût est évalué à 1,17 milliard d’euros pour les finances publiques, d’après les estimations du cabinet Asterès. Cette importante réduction explique aujourd’hui en partie la crise des carburants que connait notre voisin.

Belgique

La Belgique, qui n’est pas propriétaire des grandes entreprises énergétiques, n’a pu se permettre de fixer un plafonnement des prix. C’est pourquoi elle plaide pour cette solution au niveau européen depuis plus de 6 mois. À ce propos, aucune décision ne sera prise avant le prochain Sommet européen du 20 et 21 octobre. Rappelons que l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore le Danemark sont contre cette idée d’agir sur les prix du marché. Par peur de mettre en danger l’approvisionnement.

Non, la Belgique a procédé à des aides directes. Et les milliards s’accumulent également pour l’année 2022. Les deux premiers paquets de mesures énergétiques (tarif social étendu, TVA réduite, chèques-énergie) de février et mars derniers ont coûté plus de 2 milliards d’euros. Les mesures additionnelles du mois de septembre sont évaluées à 1 milliard d’euros. Rappelons que le gouvernement entend prolonger toutes ces mesures jusqu’à la fin de l’hiver et table déjà sur un budget supplémentaire de 3 milliards d’euros, lors du conclave budgétaire en cours.

On ne parle ici que des aides fédérales et pas des Régions. Rappelons que le déficit en 2023 pour l’État fédéral serait de 23 milliards d’euros, selon les projections. Avec une dette qui pourrait atteindre les 116% de PIB d’ici 2027.

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