Selon l’Agence européenne de santé publique, la fermeture des frontières entre pays de l’UE n’est pas très efficace pour stopper la propagation de la pandémie. Alors que certains États membres ont déjà annoncé ou envisagent l’ouverture de leurs frontières pour l’été, cette déclaration pourrait bien faire accélérer les choses.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a en outre déclaré que des mesures telles que le dépistage des voyageurs avant qu’ils prennent le départ ou le contrôle de la température à leur arrivée sont également largement inefficaces. Le voyageur peut en effet devenir contagieux juste avant le départ ou pendant le voyage, en raison de la période d’incubation de deux semaines du virus. Le Centre a toutefois confirmé que les voyages contribuent bien à une propagation plus rapide du virus.
Conséquences économiques
Non seulement la fermeture des frontières est inefficace contre la maladie, mais elle a également de lourdes conséquences sur l’économie, indique le rapport du Centre. Elle n’est en fait efficace que pour retarder le début d’une épidémie et dans les régions isolées. Et n’aurait donc plus lieu d’être à ce stade de la pandémie.
‘Les preuves disponibles ne permettent pas de recommander la fermeture des frontières, ce qui entraînera des effets secondaires importants et des perturbations sociétales et économiques dans l’UE, qui fonctionne normalement avec des frontières ouvertes entre les États membres’, écrit l’agence européenne.
Des questionnaires pour les voyageurs?
En avril déjà, la Commission avait recommandé l’assouplissement progressif des mesures de restriction de voyage pour les pays faiblement touchés par la pandémie. Elle a également encouragé certains gouvernements à rouvrir leurs frontières avec les pays qu’ils jugent ‘plus sûrs’. Si la Commission européenne est opposée aux négociations bilatérales, elle plaide toutefois pour que les États membres présentant un profil de risque similaire relancent le trafic entre eux.
Ce rapport de l’ECDC vient donc changer la donne, indiquant que les données épidémiologiques entre pays ne sont ‘peut-être pas fiables’ en l’absence d’une approche commune, autant au niveau des tests que du décompte des personnes contaminées. Toute comparaison de la propagation de l’épidémie d’un pays à l’autre serait donc délicate. Impossible alors de déterminer quels pays possèdent vraiment le même profil de risque. Alors quoi?
‘Les questionnaires remplis par les voyageurs sur leur état de santé pourraient offrir des informations supplémentaires utiles’, déclare l’ECDC. ‘Mais ils présentent des risques pour la protection des données’, ajoute-t-elle, rappelant que les certificats d’immunité délivrés après les tests d’anticorps ne sont pas fiables. Encore une fois, la solution miracle n’a pas été découverte…
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