La diminution de la population japonaise attire les ours dans les villages

Au Japon, apercevoir un ours se promener dans un village n’est plus un spectacle exceptionnel. Ces animaux deviennent de plus en plus audacieux et s’aventurent dans les villes et villages, explique le magazine The Economist. Selon le magazine, il existe plusieurs raisons à cela. D’une part, les régions rurales japonaises sont confrontées au dépeuplement et d’autre part, la pratique de la chasse diminue.

« Au Japon, les randonneurs ont longtemps considéré la cloche d’ours comme essentielle pour éloigner ces énormes animaux. De nos jours, les cloches d’ours sont également de plus en plus utiles pour se rendre dans un magasin dans un village japonais tout comme pour se promener dans la nature. Le nombre d’animaux sauvages tels que les ours, les sangliers ou les singes augmente et ils s’aventurent dans les villes et villages », explique Hiroto Enari, professeur d’écologie de l’Université de Yamagata.

Dépeuplement

Le Japon abrite de nombreuses espèces d’animaux sauvages, notamment des ours noirs et des ours bruns. Les estimations concernant leur population globale sont imprécises. Toutefois, depuis les années 2000, on constate une augmentation de leur population. Rien qu’en 2018, on a recensé 13.000 ours au Japon.

Cette résurgence trouve son origine dans la démographie humaine. En effet, la contraction de la population est particulièrement importante dans les zones rurales. Ce dépeuplement de la campagne japonaise est en outre exacerbé par l’urbanisation en cours. Selon Enari, la diminution de population a enhardi les animaux. Les ours osent pénétrer dans les villages s’il y a moins de monde autour d’eux.

La plus forte augmentation des observations d’ours a été enregistrée dans les zones où la population a diminué le plus rapidement comme à Akita, une préfecture située au nord de l’île de Honshū.

Chasse

La chasse est également en baisse au Japon. Les données gouvernementales montrent que le chasseur japonais moyen a maintenant 68 ans. Les nombreuses forêts et montagnes du pays constituent un habitat propice aux animaux sauvages. Ce territoire grandit à mesure que les forestiers et les agriculteurs meurent. Les ours deviennent particulièrement audacieux les années où les glands se font rares et s’introduisent dans les vergers pour voler de la nourriture.

Certaines personnes se réjouissent du rétablissement de la population ursine, souligne The Economist. Cependant, la population en souffre également. Chaque année, les ours blessent et tuent plusieurs personnes. En outre, les cerfs causent des dommages aux terres agricoles et provoquent l’érosion en engloutissant par exemple l’herbe.

Des solutions simples, telles que la modification des dispositifs de protection autour des villages ou l’installation de clôtures, sont rarement utilisées. Au lieu de cela, de nombreux ours sont capturés ou tués. En 2013, le gouvernement japonais a décidé de réduire de moitié le nombre de certains types de cerfs, de sangliers et de singes d’ici 2023.

« Le Japon peine à s’adapter à l’évolution de l’équilibre des relations entre les animaux et les humains », a encore déclaré Hiroto Enari.

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