La dernière lettre de Jeff Bezos en tant que CEO d’Amazon: ‘Nous devons faire un meilleur boulot pour nos employés’

Dans sa dernière lettre aux actionnaire d’Amazon en tant que CEO du groupe, Jeff Bezos est longuement revenu sur les dernières polémiques autour de la façon dont sont traités les employés de la société. Il a réfuté bon nombre de critiques, tout en concédant que des efforts restaient à fournir.

Jeff Bezos énonce un double discours dans sa lettre. D’une part, le fondateur d’Amazon tient à minimiser les récents scandales au sujet des mauvaises conditions de travail de ses employés. D’autre part, il admet que la victoire du ‘non’ lors du vote pour la création d’un syndicat en Alabama ne doit pas suffire à la firme pour se reposer sur ses lauriers.

Critiques battues en brèche

‘Si vous lisez certains reportages, vous pourriez penser que nous ne nous soucions pas des employés. Dans ces reportages, nos employés sont parfois accusés d’être des âmes désespérées et traités comme des robots. Ce n’est pas exact. Ce sont des personnes sophistiquées et réfléchies qui ont le choix de leur lieu de travail’, écrit Jeff Bezos.

Le CEO d’Amazon rappelle également les chiffres d’un sondage – déjà maintes fois utilisé pour répondre aux détracteurs – indiquant que 94% des employés de la société recommanderaient celle-ci à un ami pour y travailler.

Bezos souligne également les efforts en cours chez Amazon pour améliorer la sécurité des travailleurs. Il cite notamment le programme WorkingWell – déployé sur 350 sites en Amérique du Nord et en Europe depuis 2020 – qui permet de former de petits groupes d’employés à la mécanique du corps, au bien-être proactif et à la sécurité. Autre exemple: le développement d’algorithmes visant à faire varier les tâches des employés.

Ces deux initiatives, indique Bezos, visent à réduire les troubles musculo-squelettiques (TMS), le principal risque physique endossé par les employés d’Amazon. En aidant ceux-ci à mieux connaître leur corps et en leur évitant de solliciter sans cesse les mêmes muscles, la firme tend à leur éviter ces problèmes de santé.

Encore des efforts

Dans sa lettre, Bezos ne dresse pas non plus un tableau idyllique des conditions de travail des employés d’Amazon.

‘Votre président se sent-il réconforté par le résultat du récent vote syndical à Bessemer ? Non, il ne l’est pas. Je pense que nous devons faire un meilleur travail pour nos employés. Bien que les résultats du vote aient été déséquilibrés et que notre relation directe avec les employés soit forte, il est clair pour moi que nous avons besoin d’une meilleure vision sur la façon dont nous créons de la valeur pour les employés – une vision pour leur réussite’, reconnaît-il.

Amazon a toujours eu la réputation de se plier en quatre pour ses clients. Bezos dit vouloir tendre vers le même objectif envers ses travailleurs. Il a d’ailleurs fixé les futures ambitions de la société au plus haut niveau.

‘Malgré ce que nous avons accompli, il est clair pour moi que nous avons besoin d’une meilleure vision pour la réussite de nos employés. Nous avons toujours voulu être l’entreprise la plus centrée sur le client de la Terre. Nous ne changerons pas cela. C’est ce qui nous a amenés ici. Mais je nous engage à faire un pas de plus. Nous allons être le meilleur employeur de la planète et l’endroit le plus sûr de la planète pour travailler’, annonce-t-il.

Ces belles promesses de Bezos ont eu tôt fait de faire réagir Stuart Appelbaum, le président du syndicat des détaillants, grossistes et grands magasins, qui a mené la campagne syndicale à Bessemer. ‘L’aveu de Bezos aujourd’hui démontre que ce que nous avons dit sur les conditions de travail est correct. Mais son aveu ne changera rien, les travailleurs ont besoin d’un syndicat – et non d’un énième effort de relations publiques d’Amazon pour limiter les dégâts’, a-t-il déclaré via un communiqué.

Cette lettre (disponible dans son entièreté ici) était la dernière adressée par Jeff Bezos à ses actionnaires en tant que CEO d’Amazon. Il va bientôt céder le relais à Andy Jassy. Le fondateur du géant de l’e-commerce en restera toutefois le président du conseil d’administration.

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