Principaux renseignements
- La demande mondiale de pétrole devrait augmenter de plus d’un million de barils par jour (mb/j) pour atteindre 103,9 mb/j cette année.
- L’Asie, sous l’impulsion du secteur pétrochimique chinois, sera à l’origine de près de 60 pour cent de la croissance prévue de la demande mondiale de pétrole.
- La production de l’OPEP+ pourrait rester stable en 2025 si les réductions volontaires sont maintenues après avril, malgré une augmentation de l’offre mondiale de pétrole de 240 kb/j en février.
Croissance de la demande mondiale de pétrole
La demande mondiale de pétrole devrait augmenter de plus d’un million de barils par jour (mb/j) cette année, pour atteindre 103,9 mb/j. Cette croissance sera principalement alimentée par l’Asie, qui représentera près de 60 % de l’augmentation attendue. Le secteur pétrochimique en Chine sera le moteur principal, tandis que la demande de carburants raffinés se stabilisera. Bien que l’incertitude macroéconomique récente et les données de livraison inférieures aux attentes aient conduit à des estimations légèrement plus basses pour le quatrième trimestre de 2024 et le premier trimestre de 2025, la demande mondiale devrait continuer à augmenter.
En février, l’offre mondiale de pétrole a augmenté de 240 mille barils par jour (kb/j) pour atteindre 103,3 millions de barils par jour (mb/j), principalement stimulée par l’OPEP+. Le Kazakhstan a atteint des niveaux de production records grâce au démarrage de son projet d’expansion Tengiz. L’Iran et le Venezuela ont également augmenté leur production avant que des sanctions plus strictes n’entrent en vigueur. La production des pays hors OPEP+ devrait augmenter de 1,5 million de barils par jour (mb/j) en 2025, avec les États-Unis en tête.
La production de l’OPEP+
Après une baisse substantielle de la production l’année dernière, la production de l’OPEP+ pourrait rester stable en 2025 si les réductions volontaires sont maintenues après avril. Les tirages mondiaux de brut ont considérablement diminué en février, chutant de 570 kb/j en glissement mensuel pour atteindre 82,8 mb/j, en raison d’interruptions de production planifiées et non planifiées. Cette baisse fait suite à un record de cinq ans atteint en décembre. Malgré cela, les expéditions mondiales de brut devraient s’établir en moyenne à 83,3 mb/j en 2025, reflétant une augmentation de 570 kb/j d’une année sur l’autre, tirée par la région hors OCDE, qui compense une baisse de l’activité dans les pays de l’OCDE.
Les marges de raffinage ont connu un rebond en février, la baisse des prix du brut ayant stimulé la rentabilité dans toutes les régions. Les stocks mondiaux de pétrole ont diminué de 40,5 mb en janvier, 26,1 mb représentant les stocks de produits. Les stocks de brut des pays non membres de l’OCDE ont baissé de manière significative de 45,3 mb, principalement sous l’effet de la baisse des importations de la Chine. Les stocks totaux de l’OCDE ont augmenté de 11,2 mb, principalement en raison d’une augmentation de 25 mb des stocks de brut de l’industrie. Toutefois, les données préliminaires pour février indiquent que les stocks mondiaux de pétrole ont rebondi, en raison d’une augmentation du pétrole sur l’eau.
Les prix du pétrole chutent à cause des tensions commerciales
Les prix du pétrole ont baissé d’environ 7 dollars le baril en février et au début du mois de mars, le sentiment macroéconomique s’étant dégradé en raison de l’escalade des tensions commerciales, ce qui a jeté un doute sur les perspectives de croissance de la demande de pétrole. L’annonce par l’OPEP+ de l’arrêt progressif des réductions volontaires de production à partir d’avril a contribué à renforcer les attentes d’un équilibre confortable des stocks de brut en 2025. En conséquence, les prix à terme du Brent ont oscillé autour de 70 dollars le baril, leur plus bas niveau depuis trois ans, au moment de la rédaction du présent rapport.
L’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et d’autres pays a eu un impact négatif sur les conditions macroéconomiques, suscitant des inquiétudes quant à la croissance de la demande mondiale de pétrole. Les droits de douane américains et les mesures de rétorsion prises par les partenaires commerciaux ont accentué les risques de dégradation des perspectives macroéconomiques. Les données récentes sur la demande de pétrole ont toujours été inférieures aux prévisions, ce qui a conduit à une révision à la baisse marginale des estimations de croissance pour le 4e trimestre 24 et le 1er trimestre 25, avec un impact à la fois sur les marchés développés et sur les marchés en développement.
L’avenir de l’offre et de la demande reste incertain
Malgré ces difficultés, la demande mondiale de pétrole devrait encore s’établir en moyenne à un peu plus de 1 million de barils par jour cette année, contre 830 kb/j en 2024. Cette augmentation sera principalement tirée par l’Asie, où le secteur pétrochimique de la Chine représentera la totalité de la croissance, alors que la demande de combustibles raffinés plafonnera. Dans l’ensemble, le marché mondial du pétrole est confronté à de nombreux risques et incertitudes, ce qui souligne la nécessité d’un suivi et d’une analyse continus des facteurs en évolution qui pourraient influencer la dynamique future de l’offre et de la demande.
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