La crise fait faire un sacré bond en arrière à l’égalité homme-femme

La crise affecte bien plus fortement la vie des femmes que celle des hommes. La gent féminine est en effet beaucoup plus touchée par la récession. Et au sein du foyer, l’inégalité dans les tâches attribuées à la femme ou à l’homme s’est renforcée. L’égalité des sexes n’est décidément pas pour demain.

Les femmes ont 1,8 fois plus de risques que les hommes de perdre leur emploi. C’est ce que révèle une étude publiée par la société McKinsley. Pourtant, les femmes n’occupent que 39% des postes de travail dans le monde.

Ce déséquilibre s’explique en réalité par un marché du travail genré. Les hommes et les femmes n’occupent pas les mêmes postes et ne travaillent pas dans les mêmes milieux. 54% des femmes ont un travail dans un des secteurs en crise comme l’horeca, le tourisme, le commerce, etc. En outre, les femmes ont plus souvent des jobs à temps partiel, ce qui les rend plus susceptibles de perdre leur emploi en cas de restructuration.

Pour les femmes, c’est un second coup dur que leur envoie la crise. Au plus fort de l’épidémie, ce sont pourtant elles qui ont pris le plus de risque. En Belgique, 80% du personnel soignant sont des femmes. Sans compter les postes de caissières dans les supermarchés ou de femmes de ménage dans les maisons de retraite et les hôpitaux.

La place de la femme dans le foyer

Mais pour McKinsley, le problème se trouve aussi dans la répartition des tâches au sein du foyer. Alors qu’au début du confinement, l’espoir des féministes était que le confinement puisse aider à trouver un équilibre dans le foyer, ce fut finalement tout l’inverse.

L’égalité entre homme et femme au sein du foyer est encore loin d’être atteinte. En moyenne, les femmes réalisent 75% des tâches ménagères. Elles gèrent le repas, la propreté dans la maison, le linge, etc., mais surtout les enfants. Cette inégalité explique entre autres pourquoi elles prennent des emplois à temps partiel.

Et avec le confinement, les enfants ont été bien plus souvent présents à la maison. Résultat: 43% des femmes ont noté une augmentation de plus de 4 heures de leur temps consacré aux tâches domestiques. Et même lorsque les deux parents étaient en télétravail, la mère restait le point de référence. Le sociologue français François de Singly l’explique bien: ‘Les femmes, qui ont la charge des relations au sein de la famille, ne cloisonnent pas. Elles doivent rester disponibles’. Les hommes, quant à eux, ne devaient pas être dérangés.

Aujourd’hui encore, si une classe ou une école ferme à cause du Covid-19, ce sont principalement les femmes qui vont demander un congé pour s’occuper de leur enfant qui doit rester à la maison.

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