La Commission européenne lève son bouclier contre certaines prises de participations chinoises

Margrethe Vestager, la commissaire européenne chargée de la concurrence qui est aussi vice-présidente de la Commission européenne, examine actuellement un projet pour protéger les entreprises européennes contre les prises de participations émanant de firmes étrangères soutenues par des Etats. 

Le projet cible plus particulièrement les rachats d’entreprises européennes par des sociétés chinoises soutenues par Pékin. Des données du Groupe Rhodium montrent que les investissements chinois dans l’UE ont culminé à 37,2 milliards d’euros en 2016. 

‘Nous avons constaté qu’il y avait un écart si, par exemple, une entreprise publique achète une société européenne et peut payer n’importe quoi si elle le veut, parce que d’autres acheteurs potentiels se retrouvent à enchérir contre les caisses de cet État’, a expliqué Vestager. 

La commissaire a indiqué au Financial Times que la Commission européenne voulait mettre fin à cette situation. Pour ce faire, elle envisage de s’appuyer sur une proposition du gouvernement hollandais.

Celle-ci prévoit de conférer de nouveaux pouvoirs à la Commission, pour lui permettre d’enquêter sur des entreprises afin de déterminer si celles-ci ont un comportement susceptible de nuire à la concurrence. S’il s’avère qu’une entreprise bénéficie de subventions publiques, ou qu’elle réalise des bénéfices majorés par sa position dominante sur son marché dans son propre pays, la Commission pourrait alors la forcer à se montrer plus transparente dans sa comptabilité.

La fusion avortée de Siemens et d’Alstom

Elle pourrait également lui interdire certaines pratiques, telles que la fixation de prix anormalement bas au sein de l’UE pour s’accaparer un marché. Mais elle pourrait aussi s’opposer aux rachats non rentables uniquement mis en oeuvre dans le but de supprimer un concurrent gênant. 

Ce nouveau projet intervient alors que l’UE discute actuellement d’un éventuel soutien à la création de champions européens. Celui-ci impliquerait la mise en oeuvre d’une politique industrielle plus interventionniste.

La Commission, et Vestager en particulier, ont été critiquées après leur refus d’autoriser la fusion du Français Alstom et de l’Allemand Siemens. La création d’un géant européen du ferroviaire aurait pourtant permis de concurrencer le  leader mondial, le mastodonte chinois CRRC. Il semble donc que ces objections aient été entendues.

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