La carte mondiale des fonds marins inexplorés prend forme malgré la crise

Les plans visant à cartographier l’ensemble des fonds marins d’ici 2030 se poursuivent, cela malgré l’épidémie du coronavirus.  Les scientifiques responsables du projet déclarent avoir couvert, jusqu’ici, près d’un cinquième de la cartographie

La topographie des fonds marins reste une inconnue à bien des égards. D’après les experts, les surfaces des planètes comme Mars, Mercure ou Vénus auraient jusqu’ici été mieux étudiées que les profondeurs des eaux marines. Les scientifiques déclarent également à Reuters et qu’établir une cartographie océanique pourrait éclairer les spécialistes quant à l’impact des océans sur la planète et le climat. 

S’il est attendu que les budgets mondiaux investis dans les océans gonflent au fil des années, ces données cartographiques se révéleront également essentielles dans le futur. Elles permettront au corps scientifique de mieux appréhender les écosystèmes et la vie marine. 

Dimanche, Seabed 2030, le groupe de professionnels qui s’efforce de rassembler toutes les données bathymétriques disponibles pour établir la carte la plus complète et détaillée qui soit, a déclaré qu‘en une année, la zone cartographiée s’était étendue de 15 à 19 %, contre 6 % seulement en 2017 (soit la date de lancement du projet). ‘Nous prévoyons d’atteindre des objectifs similaires d’ici l’année prochaine, car nous allons nous baser sur des données d’archives, des données d’enquêtes réalisées par des navires en transit et des données crowdsourcing vérifiées’, a  récemment déclaré le directeur de projet Jamie McMichael-Phillips,à Reuters, lors de la journée mondiale de l’hydrographie.

Partenariat privé-public

L’initiative, dont le coût est estimé entre 3 et 5 milliards de dollars, s’appuie sur donc sur différentes sources. Les données utilisées comprennent les contributions des gouvernements, des universités et des sources commerciales telles que les navires : ‘Nous avons déjà reçu des données couvrant des centaines de milliers de kilomètres carrés qui en temps normal auraient pu nous coûter des centaines de millions d’euros’, a déclaré  Jamie McMichael-Phillips. Toutes ces informations sont collectées et étudiées par des experts issus de centres régionaux des quatre coins de la planète. 

Le projet est né d’une collaboration entre la fondation philanthropique japonaise Nippon Foundation et GEBCO et une association d’experts à but non lucratif, qui participe à la cartographie des fonds marins. À ce jour, il reste encore environ 293 millions de kilomètres carrés de fond océanique à cartographier. 

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