La Banque nationale a publié une nouvelle étude : en moyenne, le secteur public belge dépense 4,5 pour cent de plus de son PIB que les pays voisins. Ce chiffre est conforme au taux d’imposition élevé de ce pays. Parmi les plus élevés en Europe.
- Plus intéressante est la conclusion de l’étude selon laquelle la Belgique n’est traditionnellement pas douée pour refermer le robinet après les crises, ce que l’appareil gouvernemental actuel gère assez bien. Au cours des vingt dernières années, et certainement après la crise bancaire de 2008, l’écart avec les pays voisins n’a fait que se creuser.
- La Belgique a ainsi entièrement dépensé le « bénéfice » qu’elle a tiré des taux d’intérêt beaucoup plus bas sur une dette publique vertigineuse, qui a été utilisé pour d’autres dépenses supplémentaires. En 2000, le gouvernement consacrait encore environ 7 % du PIB au paiement des intérêts de la dette nationale ; aujourd’hui, ce pourcentage n’est plus que de 2 %. Le tout grâce à la Banque centrale européenne, qui mène une politique de taux d’intérêt bas pour l’euro.
- Ces dépenses belges semblent être un cercle vicieux. En effet, afin de compenser le coût élevé de la main-d’œuvre (en partie dû à la pression fiscale), le gouvernement dépense beaucoup en subventions salariales. En outre, les transports publics coûtent étonnamment plus cher que dans les pays voisins : l’aménagement du territoire y est-il pour quelque chose ?
- L’enseignement apparaît également comme un poste très coûteux : la Belgique, et en particulier la Flandre, dépense énormément plus par élève que les pays voisins. Selon les chercheurs, le fait que l’enseignement soit fragmenté par les groupes linguistiques et compartimenté par les organisations faîtières joue également un rôle.
- Enfin, les dépenses de « politique générale », c’est-à-dire la fonction publique, sont particulièrement élevées. En revanche, les dépenses de défense sont nettement inférieures à celles des pays voisins. Très douloureux : les pensions. Ici, la Belgique dépense remarquablement moins.
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