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La Banque d’Angleterre réduit ses taux d’intérêt en raison des craintes de stagflation


Principaux renseignements

  • La Banque d’Angleterre a abaissé ses prévisions de croissance économique à 0,75 pour cent cette année.
  • Les taux d’intérêt ont été ramenés de 4,75 pour cent à 4,5 pour cent, d’autres baisses de taux étant possibles plus tard dans l’année.
  • Les inquiétudes concernant la stagflation augmentent, les experts avertissant que le Royaume-Uni pourrait se diriger vers une croissance faible et une inflation élevée.

Les craintes de stagflation s’accentuent, la Banque d’Angleterre ayant revu à la baisse ses prévisions de croissance économique et mis en garde contre la hausse des prix. L’annonce de la banque centrale s’est accompagnée d’une baisse significative des taux d’intérêt, la troisième en six mois.

La Banque prévoit désormais que l’économie britannique ne connaîtra qu’une croissance de 0,75 pour cent cette année, contre une estimation précédente de 1,5 pour cent. Cette révision à la baisse reflète l’inquiétude des entreprises et des consommateurs, ainsi que l’atonie de l’activité économique à la suite du budget d’octobre. Cette nouvelle représente un défi pour la chancelière Rachel Reeves, qui s’efforce de relancer la confiance dans l’économie.

Analyse d’expert

Les experts pointent du doigt plusieurs facteurs contribuant à ces sombres perspectives, notamment l’augmentation des cotisations patronales à l’assurance nationale et les incertitudes mondiales découlant des guerres commerciales initiées par Donald Trump. Certains analystes avertissent que le Royaume-Uni pourrait se diriger vers la « stagflation » – une combinaison de croissance faible et d’inflation élevée, qui est notoirement difficile à gérer.

Jonathan Haskel, ancien responsable de la fixation des taux de la Banque, a qualifié la situation du Royaume-Uni de « difficile », tandis que Susannah Streeter, responsable de l’argent et des marchés chez Hargreaves Landsdown, a souligné les risques de stagflation avec une inflation dépassant l’objectif de la Banque et une perte de confiance des entreprises. Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque a voté en faveur d’une réduction des coûts d’emprunt de 4,75 pour cent à 4,5 pour cent, une décision qui suggère que d’autres réductions de taux pourraient être envisagées dans le courant de l’année.

Réponse du gouvernement

Le gouverneur Andrew Bailey a souligné l’engagement de la Banque à adopter une « approche graduelle et prudente » dans la réduction des taux, en donnant la priorité à la protection de l’économie malgré les pressions inflationnistes à court terme. Il a reconnu que si l’inflation augmentera temporairement, elle ne devrait pas avoir d’effets durables.

Les syndicats plaident pour de nouvelles baisses de taux afin de soutenir les ménages et les entreprises qui luttent contre le climat économique actuel. La Banque prévoit que l’inflation atteindra 3,7 pour cent d’ici l’été, en raison de l’augmentation des prix de l’énergie, des factures d’eau et des coûts de transport.

Prévisions

Les perspectives pessimistes de la Banque devraient être reprises par le Bureau indépendant pour la responsabilité budgétaire (Office for Budget Responsibility) lorsqu’il publiera des prévisions actualisées dans le courant du mois. Alors que certains économistes suggèrent que la faiblesse de l’économie pourrait potentiellement faire baisser les coûts d’emprunt de l’État, les dirigeants syndicaux exhortent le gouvernement à donner la priorité aux projets favorisant la croissance afin de stimuler l’économie.

Le chancelier Reeves a déjà indiqué qu’il envisagerait de réduire les dépenses si les prévisions de l’OBR mettaient en péril ses règles budgétaires. Toutefois, le chef du parti travailliste, Keir Starmer, a salué la réduction des taux d’intérêt, soulignant qu’elle pourrait profiter aux familles et aux entreprises en abaissant les taux d’intérêt hypothécaires. Il a reconnu la nécessité de poursuivre les efforts pour renforcer l’économie, déclarant que les progrès prennent du temps.

Commerce mondial

La Banque a exprimé son soutien aux politiques du chancelier visant à attirer les investissements du secteur privé dans les infrastructures, mais a noté qu’il faudra plusieurs années pour que leur impact se matérialise.
Le gouverneur Bailey a suggéré que l’engagement des travaillistes en faveur du changement et des actions tangibles pourrait revitaliser la confiance des entreprises et contribuer à la croissance économique à court terme. La Banque suit de près le paysage commercial mondial, en particulier les effets des politiques commerciales fluctuantes de Donald Trump.

Bailey a averti que la Grande-Bretagne ne serait pas à l’abri d’une guerre commerciale mondiale, soulignant le potentiel de conséquences négatives sur l’activité économique mondiale et la fragmentation accrue du commerce. Dans le même temps, le Shadow Chancellor, Mel Stride, a attribué la réduction des taux d’intérêt à la gestion de l’économie par le gouvernement.

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