Principaux renseignements
- La Banque d’Angleterre a décidé d’abaisser le taux d’escompte de 4,75 pour cent à 4,5 pour cent.
- Des progrès significatifs ont été réalisés dans la maîtrise de l’inflation, mais la hausse des coûts énergétiques mondiaux et les ajustements de prix réglementés porteront l’inflation globale à 3,7 pour cent d’ici le troisième trimestre.
- Les experts du secteur hypothécaire sont optimistes quant à la capacité des taux d’intérêt plus bas à revitaliser le marché cette année, et prévoient que de nouvelles réductions de taux conduiront à un marché plus dynamique.
La Banque d’Angleterre a décidé d’abaisser le taux d’escompte de 4,75 pour cent à 4,5 pour cent, une décision soutenue par sept membres sur neuf. Deux membres ont plaidé pour une réduction plus importante, visant un taux de 4,25 pour cent. Cette décision était largement anticipée en raison des chiffres de l’inflation de décembre qui n’ont pas été à la hauteur des attentes, les prévisions du marché indiquant une probabilité de 84 pour cent pour cette réduction et d’autres réductions potentielles en 2025.
Le comité de politique monétaire reconnaît que des progrès significatifs ont été réalisés dans la maîtrise de l’inflation au cours des deux dernières années, les chocs extérieurs s’étant atténués. Toutefois, il prévoit que l’augmentation des coûts énergétiques mondiaux et les ajustements des prix réglementés porteront l’inflation globale à 3,7 pour cent d’ici le troisième trimestre de cette année. Alors que les pressions inflationnistes intérieures sous-jacentes devraient encore s’atténuer, l’inflation de l’IPC devrait ensuite revenir autour de l’objectif de 2 pour cent.
Conséquences positives pour les acquéreurs d’un logement
Jerry Mulle, directeur général d’Ohpen au Royaume-Uni, souligne les implications positives pour les propriétaires et les acheteurs potentiels, anticipant une baisse des taux hypothécaires à la suite de l’abaissement des taux. Cependant, il prévient que la hausse de l’inflation induite par les changements dans le prochain budget de printemps, ainsi que les incertitudes entourant les tarifs douaniers américains potentiels, pourraient avoir un impact négatif sur la trajectoire future des taux d’intérêt.
Nicholas Hyett, gestionnaire d’investissement chez Wealth Club, souligne que les récents indicateurs économiques suggèrent un ralentissement de l’économie britannique, notamment une croissance du pib plus faible que prévu, une baisse de l’inflation et une augmentation du chômage. Il reconnaît que la décision de la banque de réduire les taux était largement attendue dans ce contexte difficile. Hyett souligne également les nombreux risques inconnus qui se profilent à l’horizon, tels que les perturbations potentielles de l’économie mondiale dues à une guerre commerciale avec les États-Unis et les facteurs nationaux tels que les pertes d’emplois dues à l’augmentation des coûts de la main-d’œuvre et à d’éventuelles hausses d’impôts.
Stimuler la croissance économique
Marie Grundy, directrice générale des prêts hypothécaires résidentiels et des prêts de second rang chez West One Loans, interprète la décision du comité de politique monétaire comme une tentative stratégique de stimuler la croissance économique. Elle note que la confiance des entreprises a été affectée par l’augmentation de l’assurance nationale en octobre et que les performances économiques sont à la traîne par rapport aux projections du gouvernement, exacerbées par la menace d’une guerre commerciale aux États-Unis. Mme Grundy estime que cette priorité donnée à la croissance plutôt qu’à l’inflation profitera au marché du logement, les prévisions suggérant trois ou quatre réductions de taux supplémentaires cette année, ce qui pourrait conduire à un taux de 3,75 pour cent d’ici la fin de l’année.
Les experts du secteur hypothécaire sont généralement optimistes quant à la possibilité que la baisse des taux d’intérêt revitalise le marché cette année. Paresh Raja, PDG de Market Financial Solutions, souligne que, bien que la décision ait été largement anticipée, elle représente une étape positive et est susceptible d’attirer davantage d’acheteurs sur le marché. Ross Turrell, directeur commercial de CHL Mortgages, souligne l’influence significative du taux de base sur le marché immobilier et prévoit que cette baisse agira comme un catalyseur pour un marché déjà dynamique en 2025. Il suggère que la demande des acheteurs et les niveaux de transaction augmentent déjà et que de nouvelles réductions de taux soutiendront cet élan.
Les experts s’accordent à dire que si la baisse actuelle des taux donne un coup de fouet à l’économie, on ne sait pas encore comment les tendances économiques futures et les événements mondiaux influenceront les taux d’intérêt à l’avenir.
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