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« L’Iran envoie des militaires en Crimée pour former les Russes » : l’implication de Téhéran dans la guerre en Ukraine s’accélère

« L’Iran envoie des militaires en Crimée pour former les Russes » : l’implication de Téhéran dans la guerre en Ukraine s’accélère
Ali Khamenei, des membres du Corps des Gardiens de la Révolution islamique et un bâtiment de Kiev possiblement détruit par un drone kamikaze iranien. (Iranian Leader’s Press Office – Handout/Anadolu Agency/Getty Images, Morteza Nikoubazl/NurPhoto via Getty Images, Oleksii Chumachenko/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)-

L’Iran semble s’impliquer de plus en plus directement dans la guerre en Ukraine, du côté de la Russie. Après l’envoi de drones kamikazes, Téhéran déploierait désormais des formateurs directement sur place, afin d’apprendre aux Russes à piloter au mieux ces appareils.

Depuis quelques semaines, l’Ukraine et ses alliés accusent la Russie d’utiliser des drones de fabrication iranienne pour mener des attaques en Ukraine. Le Kremlin a répondu « ne pas avoir de telles informations », tandis que l’Iran, jugeant ces accusations « infondées« , a nié en bloc.

Toutefois, en ce début de semaine, il semble que l’Iran et la Russie se rapprochent encore un peu plus. D’après les informations de Reuters, un accord vient d’être trouvé entre les deux pays pour livrer davantage de drones. Et ce n’est pas tout. Téhéran serait également sur le point de livrer à Moscou des missiles balistiques iraniens dotés d’une précision améliorée, notamment des Fateh-110 et Zolfaghar« , selon un diplomate iranien.

Mais l’implication de l’Iran dans le conflit en Ukraine irait encore plus loin. D’après des responsables ukrainiens et américains, des formateurs iraniens seraient envoyés dans des régions ukrainiennes annexées par la Russie pour aider les Russes à utiliser ces fameux drones.

« Une équipe iranienne a été touchée »

Si le département d’État américain s’est refusé à valider officiellement l’information, de nombreux médias ont indiqué que des responsables du renseignement américain la leur avait bel et bien confirmée. Parmi eux, on retrouve CNN et le New York Times, mais c’est le Daily Mirror qui a révélé l’information en premier.

D’après le journal britannique, « jusqu’à 50 spécialistes du Corps des gardiens de la révolution islamique » – une organisation distincte de l’armée régulière iranienne, qui relève directement du chef spirituel de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei – ont été envoyés sur le front sud, dans les villes de Djankoï et Kherson. Celles-ci sont dans des oblasts respectivement annexés en 2014 (Crimée) et il y a quelques semaines (Kherson) par la Russie. Les médias américains se contentent d’indiquer que ces militaires iraniens auraient été envoyés en Crimée. « Loin des lignes de front », précise le New York Times.

Plus grave encore, ces formateurs sont soupçonnés, lors de certaines attaques, d’avoir « contrôlé la trajectoire de vol et le ciblage par les équipes [russes] des drones Shahed-136 », selon le Daily Mirror. Cette information n’a toutefois pas été confirmée par les médias américains.

« Au moins une des équipes d’entraînement iraniennes a été touchée récemment et elles sont activement traquées », a ajouté une source militaire ukrainienne interrogée par le média britannique.

Changement de tactique

Il apparaît que Téhéran a, jusqu’ici, fourni deux types de drone à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine. Le Shahed-136, qui explose à l’impact et est dotée d’une portée de plus de 1500 km, et le Mohajer-6, qui peut à la fois transporter des bombes planantes et des missiles antichars et servir à l’observation. Ce dernier est considéré comme une réponse au Bayraktar TB2, le célèbre drone de fabrication turque utilisé par l’Ukraine depuis de nombreux mois.

Selon CNN, les forces russes ont commencé à utiliser ces drones iraniens en Ukraine en août. Mais cela ne s’est pas aussi bien déroulé que prévu. Du personnel russe a alors été envoyé en Iran pour y être formé. Mais c’est finalement la solution inverse qui aurait été choisie, avec des formateurs iraniens qui feraient désormais le déplacement auprès des Russes.

« Il existe de nombreuses preuves que des drones iraniens ont été utilisés pour attaquer des civils et des cibles militaires ukrainiens, bien que l’Iran continue de mentir sans vergogne sur son implication », a commenté le porte-parole du département d’État américain auprès de Business Insider. « La présence de formateurs iraniens sur le terrain en Ukraine occupée par la Russie impliquerait davantage l’Iran dans l’aide à la guerre brutale et non provoquée de la Russie, y compris les attaques contre les civils ukrainiens. »

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