Le climat actuel soulève de nombreuses questions quant à l’intérêt d’investir encore aujourd’hui, que ce soit sur les marchés financiers, dans les biens immobiliers ou les placements alternatifs. Quel comportement adopter pour ces prochains mois qui s’annoncent particulièrement difficiles sur le plan économique ?
Au vu du grand nombre d’inconnues et de l’absence d’un horizon clair, il va de soi que la peur et la panique sont susceptibles de s’installer et qu’il est toujours plus risqué d’investir en temps de crise…
Quelles stratégies adopter dans ce cas de figure ? La situation actuelle peut être considérée comme un ‘nid de poule’ confectionné par l’épidémie elle-même… La meilleure des solutions, et surtout la plus sûre, est donc d’investir dans des valeurs refuges.
Une valeur refuge, c’est quoi ? Une valeur refuge (ou investissement alternatif) est une valeur dont les actifs sont particulièrement recherchés pendant les crises. Durant ces périodes, les prix des ‘actifs risqués’ ont tendance à s’effondrer simultanément, ce qui n’est pas le cas des valeurs refuges. Minimiser les risques de baisse (et donc de perte d’argent), c’est une des caractéristiques principales de ces valeurs refuges.
L’Or
L’or est en général un placement sûr en période de stress financier. Il ne dépend d’aucune banque centrale et peut être valorisé partout dans le monde.
Lorsqu’on compare les rendements de l’or à celui des actions, on constate que le rôle de l’or a deux fonctions principales : sa valeur refuge (sa capacité à dégager des rendements non liés à ceux des actions pendant les crises) et sa couverture (sa capacité à dégager des rendements non corrélés, soit non cotés en Bourse, à long terme).
Le tableau ci-dessus, repris par Goldsilver, confirme cette tendance. Les chiffes nous permettent en effet de constater que :
- L’or monte lorsqu’une baisse est enregistrée en Bourse.
- L’or reste un meilleur placement que l’argent en temps de crise.
- L’or reste imparfait (il est en hausse la majorité du temps mais pas à 100% du temps).
L’immobilier résidentiel
Tout le monde doit habiter quelque part, même en temps de crise, l’immobilier reste donc un bon placement, car un propriétaire trouvera toujours un locataire prêt à lui louer son bien sur le marché actuel. Investir dans l’immobilier est donc considéré comme un placement de sécurité, ou comme une manière de se garantir un revenu supplémentaire, voire un capital en cas de revente.
En août dernier, les chiffres de la Fédération du Notariat (Fednot) révélaient qu’au cours du premier semestre 2020, le prix moyen d’un appartement en Belgique avait augmenté d’environ 5,9% par rapport à l’année 2019.
Des chiffres confirmés par Statbel: ‘On observe un impact limité de la crise du Covid-19 sur les résultats au premier semestre 2020’. Attention toutefois, il est aussi probable ‘que les actes de vente passés pendant cette période concernent principalement des compromis de vente conclus avant l’introduction des mesures’.
Enfin, comme Webinvest le souligne, quand bien même une baisse de l’immobilier serait à prévoir en raison de la crise, l’impact sera limité et le risque d’une chute brutale de l’immobilier reste très faible.
Le franc suisse
Le franc suisse est considéré comme l’une des monnaies les plus stables au monde. En cas de crise, les capitaux affluent vers le franc suisse en raison du degré élevé de confiance qu’il inspire. La force du franc suisse peut aussi être directement attribuée à la politique monétaire conservatrice de la Banque Nationale Suisse qui ne tolère pas les déficits élevés.
Comme l’indiquait Hubert Schwärzler, fondateur de l’entreprise suisse Liti-Link à Forbes en avril dernier : ‘Même en temps de crise, les investisseurs du monde entier continuent d’investir en Suisse (…) le franc suisse est une monnaie extrêmement forte, stable et sûre elle n’a jamais été très touchée par une crise’.
Les pierres précieuses
On distingue en général les pierres précieuses de couleur (rubis, saphirs, émeraudes), dont la valeur a grimpé de 113% entre 2009 et 2020 et les diamants, dont la valeur a augmenté de 112%. C’est une alternative aux produits financiers et une façon de diversifier son portefeuille d’investissement.
‘Mais lorsqu’on n’y connaît rien, ce genre d’affaires peut facilement déboucher sur une arnaque’, expliquait Philippe Rollin, négociant en pierres précieuses et joaillerie en septembre dernier . Ce genre d’achat reste donc à manipuler avec la plus grande vigilance car en cas de crash sur les marchés, les diamants qui ne sont pas exceptionnels auront une forte volatilité.
‘Il faudra donc choisir des pierres de qualité, de 3 à 5 carats minimums (50.000 euros) et que celles-ci soient certifiées’ poursuit Philippe Rollin, l’investissement à moyen terme sera plus intéressant.
Les pierres de couleur, comme les rubis de Birmanie, les saphirs du Cachemire, ou les diamants de couleurs, sont aujourd’hui devenues aussi rares que coûteuses , et semblent plus sûres.