Avertissements d’inondations en Europe centrale en raison de fortes pluies


Informations clés

  • Des alertes aux inondations sont émises pour l’Italie, la Croatie, la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie en raison de fortes précipitations.
  • Plus de 21 décès ont été signalés en Pologne, en République tchèque, en Roumanie et en Autriche à la suite d’inondations dévastatrices.
  • Des milliers de soldats ont été déployés dans le sud de la Pologne pour venir en aide aux habitants, de nombreuses rues étant submergées par la boue.

Les fortes pluies qui se sont abattues sur l’Europe centrale se sont déplacées vers l’Italie, où des alertes généralisées d’inondations, de vents violents et de fortes pluies sont en vigueur dans la majeure partie du pays. Des rapports font état d’inondations à Pescara, une ville du centre de l’Italie, tandis que les alertes du service météorologique italien s’étendent de l’Émilie-Romagne, sur la côte nord, jusqu’aux régions méridionales. Selon la BBC.

Cette montée des eaux intervient alors que des inondations dévastatrices ont ravagé cette semaine certaines régions de Pologne, de République tchèque, de Roumanie et d’Autriche, faisant au moins 21 victimes. Des alertes aux inondations sont également émises pour la Croatie, la Hongrie et la Slovaquie en prévision de nouvelles inondations dans les jours à venir.

Efforts de réponse d’urgence

La tempête Boris, responsable des inondations généralisées, a apporté d’importantes quantités de pluie et de neige au cours du week-end. Dans le sud de la Pologne, plus de 5 000 soldats ont été déployés pour aider les habitants, notamment les 40 000 personnes évacuées de Nysa. Alors que le niveau de l’eau baisse dans certaines zones, il monte dans d’autres, révélant l’étendue des dégâts dans des villes comme Glucholazy. Le pont principal de la ville s’est effondré en raison de la crue de la rivière, et de nombreuses rues sont submergées par la boue.

Les autorités polonaises ont confirmé la mort de six personnes à partir de mardi, appelant à la prudence face à la désinformation, suite à des rapports suggérant un bilan plus élevé, dépassant la douzaine de morts. Le Premier ministre Donald Tusk a déclaré l’état de catastrophe naturelle pour un mois, s’attendant à ce que les inondations les plus graves touchent Wroclaw mercredi. Les zones situées le long de la frontière tchéco-polonaise ont été particulièrement touchées, et 15 000 personnes ont été évacuées en République tchèque. Selon l’ONG locale Člověk v tísn, le pays a connu ses plus graves inondations depuis plus de 27 ans.

Mises à jour régionales

Ostrava est devenue l’une des villes les plus touchées après que l’Oder a débordé de son lit à la suite de fortes pluies mardi. Entre-temps, le niveau des eaux continue de monter rapidement le long du Danube en Slovaquie et en Hongrie. Bratislava et Budapest se préparent à d’éventuelles inondations, tandis que les services d’urgence et les volontaires, parfois soutenus par l’armée, travaillent sans relâche pour protéger les zones vulnérables.

Selon les médias locaux, les autorités autrichiennes ont restreint le trafic maritime sur certains tronçons du Danube en raison de l’élévation du niveau de l’eau le long de cette voie d’eau cruciale. Le service météorologique et hydrologique croate met en garde contre une augmentation « extrêmement rare » du niveau du fleuve, confirmant les plans d’urgence prévoyant la mise en place de barrières anti-inondation si nécessaire.

Situation actuelle des inondations

En Italie, le service national de protection civile a émis des alertes jaunes pour près de 50 régions, mettant en garde contre les risques de tempêtes, de glissements de terrain et d’inondations. La météorologue Hannah Cloke, de l’université de Reading, a déclaré que si le niveau des rivières a atteint son maximum dans la plupart des petits cours d’eau d’Europe de l’Est, les grands fleuves comme le Danube et l’Oder continuent de monter et resteront significativement élevés jusqu’à la fin de la journée de mardi ou mercredi.

Les régions de l’Émilie-Romagne et des Marches sont identifiées comme les zones les plus préoccupantes par les prévisions météorologiques de la BBC. Ces régions pourraient recevoir des précipitations équivalentes à un ou deux mois de pluie au cours des trois prochains jours, ce qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à la possibilité d’inondations généralisées. Les pompiers de Pescara, dans les Abruzzes, ont déjà répondu à plus de 200 appels à l’aide en raison des fortes pluies qui ont provoqué des inondations. De nouvelles précipitations sont prévues dans les Carpates orientales de Roumanie, menaçant les villes et les villages des comtés de Galati et de Vaslui, qui ont déjà été gravement touchés.

La fréquence et l’intensité croissantes des précipitations extrêmes en Europe centrale sont conformes aux tendances mondiales. Si les événements survenus en Europe centrale sont conformes aux prévisions de précipitations plus extrêmes dans un monde qui se réchauffe, l’attribution du rôle exact du changement climatique nécessite une analyse scientifique approfondie qui peut prendre des semaines, voire des mois.

Les climatologues mettent depuis longtemps en garde contre l’augmentation des précipitations extrêmes à mesure que la planète se réchauffe. Une atmosphère plus chaude contient plus d’humidité, ce qui entraîne des précipitations plus intenses. Le réchauffement des océans y contribue également en augmentant l’évaporation, ce qui alimente les systèmes de tempête. Chaque augmentation de 1°C de la température moyenne mondiale permet à l’atmosphère de retenir environ 7 pourcent d’humidité en plus.

Le professeur Cloke souligne que les experts prévoient une aggravation des inondations dans les années à venir si les températures mondiales continuent d’augmenter, car les précipitations estivales extrêmes deviennent plus intenses et remplissent les rivières plus rapidement. Elle souligne le contraste saisissant entre les sécheresses, les vagues de chaleur et les incendies qui ont frappé l’Europe du Sud et de l’Est il y a quelques semaines à peine, en déclarant : « Nous sommes sortis de l’ornière : « Nous sommes passés de la poêle à frire à l’eau chaude ».

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