« Une nouvelle preuve du désespoir de Poutine » : la Russie vient de demander des munitions à la Corée du Nord, selon le renseignement américain

La Russie est-elle à ce point en difficulté dans son entreprise guerrière en Ukraine qu’elle doit se tourner vers un pays comme la Corée du Nord ? C’est ce qu’affirme la Maison Blanche, qui n’en est d’ailleurs pas à sa première accusation du genre.

Pourquoi est-ce important ?

Si ni l'Ukraine ni la Russie ne reçoivent le soutien d'autres pays directement sur le terrain, chacune a des alliés qui la fournissent en armes et en munitions. Dans cette perspective, le Kremlin tenterait d'obtenir l'aide de pays très isolés sur la scène internationale. Comme l'Iran, mais aussi la Corée du Nord.

Dans l’actu : nouvelle accusation américaine concernant la Russie et la Corée du Nord.

  • Jeudi, la Maison Blanche a affirmé que la Russie avait récemment demandé à la Corée du Nord de lui livrer davantage de munitions en vue de la guerre qu’elle mène en Ukraine.
  • Ce n’est pas la première fois que les Américains accusent Moscou et Pyongyang d’accointances sur ce plan.

Les détails : « la machine de guerre russe est affectée par les sanctions »

  • C’est le porte-parole de la Maison Blanche John Kirby qui a fait ces nouvelles accusations. Selon lui, la visite du ministre russe de la Défense en Corée du Nord la semaine dernière avait pour but de négocier l’achat de munitions.
    • À l’issue de son voyage, Sergueï Choïgou avait indiqué que les pourparlers qu’il venait de mener « contribueraient à renforcer la coopération entre les agences de défense » russe et nord-coréenne.
  • La Maison Blanche dit baser ses affirmations sur des informations recueillies par le renseignement américain.
  • « Il s’agit là d’un nouvel exemple du désespoir de M. Poutine, dont la machine de guerre est affectée par les sanctions et les contrôles à l’exportation », a déclaré Kirby. « Il utilise une grande quantité de stocks pour tenter de soumettre l’Ukraine, et il tend la main à des pays comme la Corée du Nord, l’Iran, et il a certainement essayé de tendre la main à la Chine pour obtenir un soutien pour sa machine de guerre. »
  • Tout accord sur les armes entre les deux pays violerait une série de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, a ajouté Kirby.

Les principaux intéressés continuent de nier

Contexte : pas la première accusation.

  • En réalité, ce n’est pas la première fois que les États-Unis indiquent que Moscou se tourne vers Pyongyang pour obtenir des munitions.
  • En novembre de l’année dernière, Kirby avait déjà affirmé que la Corée du Nord livrait secrètement – via des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – un nombre « significatif » d’obus d’artillerie.
  • En mars de cette année, la Maison Blanche avait indiqué que Moscou négociait un accord avec Pyongyang pour obtenir des munitions et des armes en échange de nourriture.
    • Le Financial Times rapporte par ailleurs que les exportations de céréales russes vers la Corée du Nord ont effectivement augmenté cette année.
  • Pas plus tard que la semaine dernière, le FT affirmait à son tour que les troupes ukrainiennes avaient tiré des roquettes nord-coréennes – interceptées avant leur livraison aux Russes.
    • « Elles sont très peu fiables et font parfois des choses folles », avait commenté un responsable militaire ukrainien.
  • Et il ne s’agit là que de quelques cas : la Corée du Nord a, par exemple, également été accusée d’avoir livré des munitions à la milice privée Wagner en plus de celles envoyées à l’armée régulière russe.

De leur côté, la Russie et la Corée du Nord ont toujours réfuté ces accusations. Cela n’empêche toutefois pas Pyongyang de soutenir l’offensive russe en Ukraine. Kim Jong-un s’est rangé depuis belle lurette derrière Poutine, affirmant que c’est la « politique hégémonique » de l’Occident dirigé par les États-Unis qui a forcé Moscou à prendre des mesures militaires pour protéger ses intérêts de sécurité.

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