Le géant belge de la grande distribution, Delhaize, veut franchiser tous ses supermarchés. C’est ce qu’il a annoncé le 7 mars. Les syndicats se sont opposés à la décision et ont fait grève, fermant de nombreux supermarchés pendant des jours, voire des semaines. Quel a été l’impact de ce mouvement social pour le groupe ?
Le flashback : il y a deux mois, le groupe Delhaize annonçait vouloir franchiser les supermarchés gérés en propre.
- Il s’agit de 128 enseignes.
- Les travailleurs, mécontents de ne pas avoir été consultés et craignant pour leur emploi, ont immédiatement fait grève. De nombreux magasins ont été fermés et le centre de distribution, à Zellik, a été bloqué à plusieurs reprises. Fin avril, le groupe a eu gain de cause au tribunal : les piquets de grèves dans les magasins ont été interdits et peuvent être levés à l’aide d’un huissier ou de la police.
- Depuis, les magasins ont rouvert. Mais des actions ont encore lieu : ce samedi, le Delhaize de Sart-Tilman, à Liège, était par exemple fermé.
Coût économique
Les chiffres : jours de grève et perte de chiffre d’affaires.
- Dès l’annonce, 115 des 128 magasins se sont mis en grève. Ce nombre a ensuite lentement baissé.
- En tout, il y a eu 2.348 jours de grève, entre début mars et fin avril, selon ce qu’affirme le groupe à La Libre Belgique. En d’autres mots les supermarchés ont été fermés 20 jours en moyenne, si l’on prend ce chiffre de 115 magasins, à titre d’exemple. Mais ces chiffres varient en fonction des supermarchés, certains ont été fermés plus longtemps que d’autres : début avril, ils n’étaient plus que 46 encore fermés, par exemple.
- C’est en mars que les grèves ont été les plus importantes, avec 1.794 jours de fermeture.
- La plupart des fermetures ont d’ailleurs eu lieu en Wallonie et à Bruxelles.
- Quel est le coût de ces grèves ? Là, le groupe n’avance pas de chiffre. Mais La Libre a refait le calcul. Avec le chiffre d’affaires d’un supermarché estimé à 65.000 euros par jour, la perte, en termes de chiffre d’affaires, se chiffrerait à 150 millions d’euros pour les deux mois de mouvement social.
- Il faudrait ajouter, entre autres, les biens périssables non vendus et autres denrées bloquées dans le centre de distribution, qui n’ont pas pu être livrése aux magasins ouverts. La perte de chiffre d’affaires pourrait ainsi augmenter à 200 millions d’euros, selon La Libre.
- Les concurrents auraient d’ailleurs pu profiter de cette fermeture, avec un afflux et un chiffre d’affaires plus important. Tout comme les magasins Delhaize franchisés, mais dans une moindre mesure.
À l’avenir : un retour à la normale en vue ?
- Une situation « normale » ne devrait pas revenir de si vite. Le taux d’absentéisme serait élevé, selon les syndicats. D’autres actions resteraient d’ailleurs possibles, même si selon certains experts, le syndicalisme classique est un peu dépassé par les enjeux modernes comme l’est la franchisation.
- Aucun accord n’a d’ailleurs été trouvé entre la direction et les syndicats, pour l’heure.