« La grève chez Delhaize est devenue un conflit politique, une lutte existentielle des syndicats pour survivre »

« C’est vraiment devenu un conflit politique. Il s’agit presque d’une lutte existentielle pour le syndicat. J’ai l’impression que ce ne sont plus les travailleurs de Delhaize qui utilisent le syndicat pour défendre leurs droits, mais les syndicats qui utilisent Delhaize et les travailleurs pour faire valoir leur point de vue et lutter pour leur survie ». C’est ce qu’affirme Peter De Keyzer, fondateur de l’agence de communication stratégique Growth Inc. auprès de Business AM. D’autres experts en communication nous donnent également leur point de vue.

Dans l’actu : la crise actuelle dans le secteur de la grande distribution et, en particulier, de la grève autour de Delhaize.

  • « Il s’agit en fait d’une bataille entre l’économie de marché, le capitalisme, mais aussi l’internet des objets, d’une part, et le protectionnisme, d’autre part. Cela montre par ailleurs la faiblesse des syndicats qui vivent dans le passé », commente aussi Barbara Vangheluwe, PDG de l’agence BBDO.
  • Stijn Cox, PDG de Boondoggle et de Havas Belgium, est également d’accord : « Je ne pense pas qu’il soit avantageux pour tous les détaillants qu’il y ait une très grande grève. Les distributeurs sont en difficulté et cherchent toutes sortes de formules pour se réinventer. Je pense que pour les syndicats, il s’agit davantage d’une question de principe. C’est aussi pour cette raison que l’on constate une grande différence entre le nord et le sud du pays. Il est clair que dans le nord, les gens passent à autre chose. L’attitude à l’égard des syndicats dans le nord et dans le sud est tout simplement différente, tout comme la manière de gérer les conflits sociaux. »
  • « Nous avons déjà une économie particulièrement peu flexible, malgré ce que les syndicats prétendent toujours », ajoute De Keyzer. « Si vous regardez le nombre de personnes travaillant dans un statut flexible, en pourcentage de la main-d’œuvre, presque nulle part ailleurs en Europe, il n’est aussi bas qu’en Belgique. Prenons l’exemple de la Suède, qui n’est pas vraiment un enfer néolibéral, : là-bas, les supermarchés sont ouverts de 7h à 22h tous les jours en dehors du 1er janvier et du 25 décembre ».

L’interview complète (en néerlandais) est à retrouver dans l’émission de Morning Drive, sur Business AM radio (DAB+).

(CP)

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