Greenpeace France dépose un recours au Conseil d’État contre la prolongation des centrales nucléaires

L’ONG Greenpeace a annoncé mercredi avoir déposé auprès du Conseil d’État un recours contre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) afin d’obtenir une évaluation environnementale de la prolongation de la vie des centrales françaises.

‘Aucune évaluation environnementale n’est prévue dans le cadre des visites décennales actuellement en cours pour étendre de 10 ans le fonctionnement des réacteurs nucléaires atteignant 40 ans’, regrette Greenpeace dans un communiqué.

‘Or, l’ampleur et les coûts des travaux de prolongation des centrales justifient une évaluation environnementale, comme l’a rappelé la Cour de justice de l’Union européenne pour la Belgique’, avance l’ONG de défense de l’environnement, opposée à l’énergie nucléaire. ‘La France est en situation d’illégalité’, selon Greenpeace.

En juillet 2019, la CJUE avait en effet dénoncé l’adoption de la loi belge prolongeant la durée de vie des centrales nucléaires de Doel 1 et de Doel 2 sans procéder aux évaluations environnementales préalables requises.

La visite décennale est une étape d’un réexamen périodique plus large mené par l’ASN, qui doit déterminer si et à quelles conditions les réacteurs peuvent fonctionner au-delà de 40 ans. Les réacteurs nucléaires français ont été autorisés sans limitation de durée de fonctionnement mais EDF avait initialement envisagé une durée de vie de 40 ans. Le passage de ce cap est donc considéré comme ‘une étape significative’ par l’ASN.

L’ASN réagit

Du côté d’EDF, on souligne que la décision de mener une évaluation environnementale n’appartient pas à l’entreprise: son objet ‘est du ressort du cadre réglementaire’, a indiqué une porte-parole.

‘En ce qui concerne l’évaluation environnementale, il revient à l’exploitant d’identifier si les modifications qu’il envisage relèvent des critères mentionnés à l’article R. 122-2 du code de l’environnement, et notamment si elles entraînent des incidences négatives notables sur l’environnement’, a de son côté réagi l’ASN.

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