Goldman Sachs: « La hausse des prix du pétrole n’est pas passagère, le marché est dans son plus long déficit depuis des décennies »

Depuis fin août, les prix du pétrole brut grimpent presque continuellement. Cette semaine, la hausse se poursuit, avec des niveaux qui n’avaient plus été atteints depuis 2018. D’après Goldman Sachs, les prix ne retomberont pas de si tôt.

Ce jeudi, le baril de pétrole (159 litres) de la variété Brent de la mer du Nord a dépassé les 84 dollars, poursuivant sa marche en avant. D’après le responsable de la recherche sur l’énergie de Goldman Sachs, cette hausse n’est pas près de s’arrêter.

« Il ne s’agit pas d’un choc hivernal passager comme cela pourrait être le cas pour le gaz. C’est en fait le début d’une hausse significative des prix du pétrole », a déclaré Damien Courvalin sur la chaîne américaine CNBC.

D’après les estimations de Goldman Sachs, le Brent atteindra 90 dollars le baril d’ici la fin de l’année. Le marché pétrolier est dans « le plus long déficit que nous ayons vu depuis des décennies », et la demande continuera à dépasser l’offre en hiver, selon l’analyste. Le manque d’investissements en amont dans l’offre de pétrole alors que la demande augmente laisse présager des « prix élevés soutenus » au moins pour l’année à venir, a-t-il ajouté.

Cela ne baissera pas par la suite

En plus de ces prévisions à court et moyen termes pessimistes, le responsable de Goldman Sachs estime que les prix resteront élevés dans les prochaines années. Sa banque pense que le Brent évoluera autour des 85 dollars le baril lors des prochaines années.

M. Courvalin a dressé un parallèle avec le marché du charbon, où les prix ne cessent de grimper car l’offre diminue plus vite que la demande. Il y voit un « signal d’alarme » pour le pétrole.

L’activité de forage pétrolier ne s’est pas beaucoup redressée du côté de l’offre, alors que la demande augmente, a-t-il souligné, décrivant le marché comme étant dans un « déficit bien ancré ».

Il faut prendre conscience que la transition vers une énergie plus propre prendra beaucoup de temps et que les appels à cesser d’investir dans l’approvisionnement en hydrocarbures ne feront que créer « des prix de l’énergie beaucoup plus élevés dans les années à venir », a-t-il dit.

L’analyste a conclu en disant s’attendre à de nouveaux sommets en 2022 et 2023.

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