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Le glas du nucléaire allemand a définitivement sonné : les libéraux, pro-nucléaires, ne veulent plus en discuter, mais lancent la piste du gaz de schiste

Le glas du nucléaire allemand a définitivement sonné : les libéraux, pro-nucléaires, ne veulent plus en discuter, mais lancent la piste du gaz de schiste
(Getty Images)

Le président du parti libéral (les pro-nucléaires de la coalition au pouvoir) et ministre des Finances, Christian Lindner, ferme la porte aux discussions sur une éventuelle prolongation du nucléaire. Pour remplacer le nucléaire, l’Allemagne compte sur le gaz : pour Lindner, il faudrait autoriser et exploiter le fracking.

Pourquoi est-ce important ?

L'arrêt du nucléaire en Allemagne était signé depuis 2011, et aurait dû se finaliser cette année. Mais dans le contexte de la crise énergétique, les trois dernières centrales encore en activité ont été prolongées jusqu'au 15 avril, comme solution de repli.

Dans l’actualité : Les libéraux ferment la porte aux discussions.

  • Mi-octobre, Olaf Scholz a imposé le compromis à son gouvernement. Ce seront trois centrales qui seront prolongées, mais pas plus que jusqu’au 15 avril. Les libéraux (FDP), partenaires de coalition, estimaient que ce n’était pas assez, au vu de la crise énergétique. L’industrie aussi demandait qu’au moins une centrale puisse être prolongée, jusqu’en 2024.
  • Mais Christian Lindner, ministre fédéral des Finances et président du FDP, ferme désormais la porte aux discussions sur un éventuel nouveau report de la date. « Parce que c’est comme ça, c’est décidé. Il faut pouvoir dire que c’est la fin », s’exprimait-il mercredi soir dans les colonnes de Die Zeit.
  • Il ajoute que personnellement, il aurait misé sur une solution de secours, par sécurité, par exemple avec une prolongation jusqu’après l’hiver de l’année prochaine.
  • Mais il s’attend donc à ce que dès le printemps, lorsque les centrales seront arrêtées, l’Allemagne pourra s’en sortir sans l’atome.

L’essentiel : L’hiver 2023-24, la grande inconnue.

  • L’Allemagne compte sur le gaz pour remplacer le nucléaire. Or, depuis la guerre en Ukraine, l’approvisionnement en gaz russe, qui faisait plus de la moitié des importations de gaz dans le pays, n’est plus assuré. Nord Stream 1 et 2 ont subi des explosions, les approvisionnements via d’autres gazoducs ont baissé et à moyen terme, l’Europe veut complètement couper les livraisons depuis la Russie. L’Allemagne et l’Europe sont à la recherche d’autres ressources.
  • Aujourd’hui, à l’heure où l’hiver approche, les réserves européennes sont pleines. Mais à la fin de l’hiver, il faudra les remplir à nouveau, et aussi couvrir la demande quotidienne de gaz des ménages et des entreprises. Ainsi, Goldman Sachs s’attend à ce que les prix explosent, avant l’été.
  • Reste à voir quel impact cela aura sur la production d’électricité en Allemagne (ainsi que son prix). Mais dans tous les cas, Lindner met une solution, controversée, sur la table, pour trouver plus de gaz : le fracking, ou l’exploitation de gaz de schiste. « Je pense que ce serait une bonne idée d’utiliser les possibilités dont nous disposons à terre et en mer du Nord », clame-t-il.
  • Le fracking est une pratique contestée, à cause de son impact sur l’environnement. Aucun pays européen n’exploite cette méthode. Tout le contraire des États-Unis d’où l’Europe importe désormais la majorité de son GNL.
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