Malgré l’hiver, le prix du gaz devrait continuer à chuter… mais attention à l’été prochain

L’hiver approche, et habituellement les mois froids de l’année font augmenter le prix du gaz. Cette année, la tendance serait cependant inversée, estiment les analystes de Goldman Sachs. Le prix devrait chuter de 30%, jusqu’au début de l’année prochaine. Mais c’est durant l’été que la facture deviendrait douloureuse.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix du gaz ont flambé, faisant craindre le pire pour cet hiver. Les réserves européennes sont cependant pleines, et le prix a depuis chuté. Voilà le défi pour l'année prochaine : remplir à nouveau ces réserves.

Dans l’actualité : Les prix de gros du gaz devraient continuer à chuter tout au long de l’hiver.

  • Pour le premier trimestre 2023, la banque d’investissement Goldman Sachs s’attend à ce que le prix de référence, le TTF néerlandais, affiche 85 euros le MWh. C’est ce qu’elle note dans un rapport, que CNBC a pu consulter.
  • Il s’agirait d’une chute de 30% par rapport au prix affiché ce mercredi, qui est de 120 euros.
  • Ce serait une bonne nouvelle : en hiver, les prix sont habituellement plus élevés, car il fait froid et la demande est plus forte. Cet été, lorsque Moscou a indiqué ne plus fournir de gaz via Nord Stream, le prix du MWh a augmenté jusque près de 350 euros, et d’aucuns imaginaient déjà un scénario catastrophe pour l’hiver.
  • Mais depuis, il s’est avéré que les pays ont su remplir leurs réserves de gaz (actuellement remplies à près de 95%), et les prix ont chuté en conséquence. Le temps chaud de ces deux semaines passées a également eu un effet baissier sur le prix, qui est même passé sous la barre des 100 euros. En attendant un prix plus attractif pour décharger leur cargaison, des dizaines de méthaniers attendaient au large de l’Europe
    • Mais malgré cette récente hausse, les prix devraient donc redescendre, selon les analystes de la banque.

A l’avenir : vers une remontée spectaculaire des prix.

  • Ces réserves, c’est à la fois la force de l’Europe (car elles sont actuellement pleines) et son talon d’Achille (car il faut les remplir).
  • A la fin de l’hiver, on s’attend à ce que ces réserves soient plus ou moins vides. Il faut alors les remplir, et sans avoir accès au gaz russe (ou avec beaucoup moins de gaz russe), qui a pourtant encore contribué à remplir lesdites réserves en 2022.
  • En vue de ce réapprovisionnement qui s’annonce compliqué, Goldman Sachs s’attend à une nouvelle explosion du prix : une hausse jusqu’à 250 euros, à la fin juillet.
  • Certains risques, que l’Europe semble oublier maintenant que les prix sont en baisse, pèsent en effet sur ce réapprovisionnement. La fin de la politique zéro-covid en Chine notamment (si elle venait à avoir lieu), qui ferait fortement augmenter la demande dans ce pays, le premier importateur de GNL au monde, en 2021. Pékin serait en concurrence avec Bruxelles, ce qui ferait gonfler les prix ; et les enchères sont remportées par le plus offrant.
  • Pour faire face à une nouvelle envolée des prix, l’UE est en train de concrétiser certains projets : un nouveau prix de référence pour le marché, un « serpent gazier », soit un corridor des prix dynamique, et l’achat groupé de gaz pour avoir un plus important levier dans les négociations.
    • Continuer à remplir les réserves tout au long de l’hiver et en même temps réduire la consommation pourrait aussi être une solution pour s’abriter contre cette hausse des prix, peut-on ajouter.
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