Des dizaines de méthaniers errent en mer en attendant un niveau optimal des prix

Plusieurs navires-citernes de gaz naturel liquéfié (GNL) sont actuellement ancrés au large des côtes de la baie de Cadix, en Espagne. Les navires hésitent à prendre leurs cargaisons vers des destinations européennes. Ce faisant, ils attendent non seulement de la place dans les terminaux, mais aussi, dans certains cas, des niveaux de prix optimaux.

« Au large des côtes ibériques et en Méditerranée, des dizaines de gaziers sont à l’arrêt depuis plusieurs semaines », explique Reuters. « Certains attendent en vain des possibilités de livrer leurs cargaisons aux terminaux gaziers européens. En effet, les fournitures doivent être reconverties en gaz dans des installations spéciales avant de pouvoir être utilisées ultérieurement. »

Capacité limitée

« Les installations fonctionnent à pleine capacité, mais ne peuvent pas suivre l’approvisionnement continu des stocks. Les grands volumes de gaz stockés dans les pétroliers mettent en évidence le manque de capacité de regazéification en Europe. Cependant, compte tenu de la réduction drastique des approvisionnements russes, le continent a besoin d’un approvisionnement en gaz pour l’hiver. »

Toutefois, un certain nombre de sources font remarquer qu’il n’y a pas seulement un manque de capacité de regazéification. « Certains transporteurs font délibérément attendre leurs navires », explique-t-on. « Ce faisant, ces entreprises anticipent des prix plus élevés. Les prix du gaz naturel européen sont à leur plus bas niveau depuis juin. »

« En à peine une semaine, les prix se sont contractés de 28 %. Cela est dû à la disponibilité de réserves plus importantes et à des températures plus élevées que prévu. La plupart des navires devraient livrer leurs cargaisons début novembre, mais certains attendraient encore plus longtemps pour bénéficier d’une nouvelle hausse des prix. »

Neuf pétroliers seraient ancrés au large des côtes de Cadix. Les propriétaires des navires sont le groupe espagnol Naturgy, le groupe britannique BP, le négociant en matières premières Trafigura et la société américaine Cheniere.

Pas de risque de fuite vers l’Asie

Selon les autorités portuaires espagnoles, un certain nombre de navires attendraient depuis la mi-septembre. Toutefois, une partie de cette flotte aurait quitté récemment les lieux et mis le cap sur les terminaux du Royaume-Uni et du nord-ouest de l’Europe.

Les experts disent qu’ils ne s’attendent pas à ce que les navires décident de quitter la région pour se rendre en Asie avec leurs provisions. « En effet, il faut tenir compte de l’augmentation des coûts de transport, alors que l’Asie paie également moins cher le gaz que l’Europe », notent-ils.

L’Espagne est la destination la plus importante de l’Union européenne pour les navires transportant du gaz liquéfié. Le pays dispose de six terminaux.

BL

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