Scholz a parlé : les trois (et non deux) centrales nucléaires allemandes resteront finalement actives

Berlin revient sur sa décision prise il y a un mois. Ce seront trois centrales nucléaires qui resteront en activité et non deux. Elles pourront servir de centrale d’appoint en cas de pénurie, jusqu’au 15 avril. Le chancelier impose le compromis à son gouvernement tricolore.

Un débat éternel en Allemagne, qui vient de prendre fin. Depuis 2011, le pays a décidé de sortir de l’énergie nucléaire. La sortie définitive était prévue pour le 31 décembre 2022. Mais la guerre en Ukraine a quelque peu redistribué les cartes.

Le pays comptait massivement sur le gaz et le renouvelable pour remplacer l’atome, mais avec la guerre, sa dépendance à l’agresseur russe et les prix qui explosent, la vision des choses a (très) légèrement changé.

En septembre, la fermeture des centrales a été actée. Le gouvernement s’est cependant laissé la possibilité de faire recours à deux des trois centrales restantes (situées dans le sud du pays, moins pourvu en éoliennes et panneaux solaires), en cas de pénurie d’énergie, et ce jusqu’au mois d’avril.

Trois réacteurs

Mais la solution n’a pas plu à tous les partenaires de la coalition en feux de signalisation. Pour les jaunes (couleur des libéraux) ce n’était pas assez de réacteurs ni assez longtemps, pour les verts, il ne fallait pas toucher à la date limite, en résumé. Le sujet a continué à faire débat au sein du gouvernement. Ce lundi soir, Scholz (parti socialiste) fait usage de son autorité pour dire le dernier mot et imposer un compromis.

« En tant que chancelier, j’ai pris une décision », écrit-il dans une lettre à ses ministres Habeck (vert, Economie), Lidner (libéral, Finances) et Lemke (vert, Environnement), consultée par Welt. Il se base sur sa « compétence directive » pour décréter ce qui suit : les trois réacteurs resteront bien en activité.

« La base légale sera créée pour permettre l’exploitation des centrales nucléaires d’Isar 2, de Neckarwestheim 2 et d’Emsland jusqu’au 15 avril 2023 au plus tard », s’exprime-t-il.

Les libéraux réagissent positivement à la décision. Les verts ont encore l’air réticents. La modification de la loi doit être votée par le Parlement cette semaine pour pouvoir entrer en vigueur à temps, explique Welt. Les trois partis devront se mettre d’accord avant mercredi. Le mot d’ordre du chancelier aura-t-il été assez fort? Cela reste à voir.

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