FMI: ‘La déconnexion entre marchés boursiers et économie réelle va générer des effets pervers’

Le découplage des marchés boursiers et de l’économie réelle menace de générer des effets pervers, estiment deux économistes du Fonds monétaire international (FMI) dans un post publié sur le blog de l’institution.

‘Le fait que certains marchés boursiers, malgré la pandémie de Covid-19, se situent à des niveaux record indique une totale déconnexion de la réalité économique. Ce qui pourrait mener, en fin de compte, à une sévère correction’. C’est ce qu’écrivent les économistes du FMI Tobias Adrian et Fabio Natalucci dans une note où ils s’interrogent sur la réaction des marchés face à la réalité économique. Selon le duo, il existe ‘un écart entre les marchés financiers et les perspectives économiques’.

Tous deux affirment que ‘les investisseurs comptent sur une reprise économique vigoureuse, soutenue de manière rapide et durable par les banques centrales. Et cela malgré les prévisions de plus en plus sombres de diverses institutions, dont le FMI’. Selon le Fonds monétaire international, l’économie va se contracter de 4,9% cette année. Ce qui fera crouler les pays du globe sous une montagne de dettes plus importante qu’après la Seconde Guerre mondiale.

La pandémie a révélé ‘de nombreuses faiblesses au sein du système financier’

Selon Tobias Adrian et Fabio Natalucci, la pandémie a révélé ‘de nombreuses faiblesses au sein du système financier’. Par exemple, le taux d’endettement augmente, avec pour conséquence que de plus en plus de prêts risquent de ne pas être remboursés. Cela pourrait plonger les banques de différents pays dans les problèmes.

Les économies émergentes vont être confrontées à des risques de refinancement. Et les pays qui étaient déjà en difficulté avant la crise auront du mal à retrouver l’accès aux marchés financiers. En outre, l’endettement des ménages et des entreprises atteint des niveaux record par rapport au produit intérieur brut (PIB).

L’écart entre la Bourse américaine en plein essor et le contexte économique, dans lequel la confiance des consommateurs est au plus bas, risque de mener, à terme, à une correction. Il suffirait que les investisseurs changent d’avis pour que la reprise soit mise en péril.

Les facteurs qui menacent d’accroître les risques sont, selon le duo, la possibilité d’une deuxième vague de contagion, une récession plus longue et plus profonde que ce qui est prévu de manière générale et des tensions sociales et/ou géopolitiques croissantes. Les attentes concernant le soutien des banques centrales pourraient également se révéler trop optimistes.

Enfin, le FMI conseille aux gouvernements de surveiller de près les éventuelles conséquences inattendues de leurs plans d’aide.

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