La directrice générale du Fonds monétaire international a déclaré que les risques pour la stabilité financière s’étaient accrus et a appelé à rester vigilant, bien que les mesures prises par les grandes économies aient calmé les tensions sur les marchés.

Dans l’actu : Les mauvaises prévisions de Kristalina Georgieva pour l’économie mondiale en 2023, lors du Forum sur le développement de la Chine à Pékin, dimanche.

• Elle a indiqué que la croissance mondiale ralentirait cette année à 2,9% suite aux conséquences de la pandémie de coronavirus, de la guerre en Ukraine et du resserrement monétaire des banques centrales.
  • « Les incertitudes sont exceptionnellement élevées » et l’économie à moyen terme devrait « rester fragile », a souligné la cheffe du FMI.

« À une époque où les niveaux d’endettement sont plus élevés, la transition rapide d’une période prolongée de taux d’intérêt bas à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés, nécessaires pour lutter contre l’inflation, génère inévitablement des tensions et des vulnérabilités, comme l’ont montré les développements récents dans le secteur bancaire de certaines économies avancées. »

Kristalina Georgieva, directrice du FMI

• Mercredi, la Fed a relevé son taux directeur de 25 points de base, se décidant pour un juste milieu entre un ciblage rigoureux de l’inflation et une pause dans les taux d’intérêt.
• Georgieva a également souligné que même si les perspectives économiques pour 2024 sont meilleures, la croissance mondiale sera toujours nettement inférieure à la moyenne de la dernière décennie de 3,8%.
  • En janvier, le FMI a estimé que la croissance mondiale remonterait à 3,1% l’année prochaine.

En marge : Elle a toutefois affirmé que les décideurs politiques des grandes économies avaient réagi de manière décisive face aux risques pour la stabilité financière.

• Ces décisions ont fait suite à l’effondrement de plusieurs banques régionales aux États-Unis, Silicon Valley Bank, Signature Bank et Silvergate, ainsi qu’à la chute de Credit Suisse, qui a mené au rachat forcé par UBS.
• Kristalina Georgieva a toutefois prévenu que la vigilance restait de mise.
  • En témoignent notamment les difficultés de Deutsche Bank, qui a clôturé vendredi une série de trois jours consécutifs en forte baisse.
• « Nous continuons donc de suivre de près l’évolution de la situation et d’évaluer les implications potentielles pour les perspectives économiques et la stabilité financière mondiales », a-t-elle déclaré.
  • Ici, le FMI porte une attention particulière aux pays les plus vulnérables, en particulier ceux à faible revenu qui sont confrontés à un niveau d’endettement élevé.

Un nouvel espoir : la Chine

Il y a plus : Elle a averti que la fragmentation géoéconomique pourrait causer une division dans le monde avec des blocs économiques rivaux.

• Cela entraînerait « une division dangereuse qui laisserait tout le monde plus pauvre et moins en sécurité ».
• Dans cette tempête annoncée, un rayon de soleil : la croissance chinoise.
  • Selon Georgieva, le rebond économique fort de la Chine, avec une prévision de croissance du PIB de 5,2% en 2023, est une lueur d’espoir pour l’économie mondiale.
  • La part de la Chine dans la croissance économique mondiale devrait représenter environ un tiers en 2023.
  • Un effet boule de neige : selon le FMI, une augmentation de 1 point de pourcentage de la croissance du PIB en Chine entraîne une augmentation de 0,3 point de pourcentage de la croissance dans d’autres économies asiatiques.
  • Dans ce contexte, Georgieva exhorte les décideurs politiques chinois à accroître la productivité et rééquilibrer l’économie en se focalisant sur une croissance plus durable fondée sur la consommation plutôt que sur l’investissement.
    • De telles réformes « pourraient accroître le PIB réel de 2,5% d’ici à 2027 et d’environ 18% d’ici à 2037« , conclut la directrice du FMI.