L’Europe ne sera pas épargnée par les catastrophes climatiques, et la Flandre est parmi les régions les plus à risques

Le changement climatique devrait bientôt considérablement impacter le secteur des infrastructures, concentré dans les régions les plus à risques de la planète. La Flandre figure parmi les territoires les plus exposés en la matière, avec à la clé une potentielle rupture de la chaîne d’approvisionnement de l’économie mondiale.

Pourquoi est-ce important ?

Selon les modélisations des scientifiques, le réchauffement climatique devrait bientôt accélérer la montée du niveau des océans, et multiplier les périodes de canicule, les incendies et les glissements de terrain. Autant de conséquences qui impacteront également le secteur du bâtiment et les infrastructures... surtout dans le nord de notre pays. Les investisseurs devront y réfléchir à deux fois au moment d'implanter de nouvelles usines dans cette région à haut risque.

Dans l’actu : La société australienne d’analyse de risques climatiques XDI a établi un classement des régions du monde les plus exposées aux répercussions du réchauffement de la planète sur le secteur du bâtiment et de l’infrastructure d’ici à 2050.

  • La première région du monde soumise à ces « risques climatiques physiques » est la Chine, avec 17 provinces chinoises touchées sur 20 régions recensées, suivie de l’Inde et des États-Unis.
  • « Nous recevons un signal très fort pour des pays comme la Chine, les États-Unis et l’Inde. Ce sont essentiellement les moteurs de l’économie mondiale, où se concentrent beaucoup d’infrastructures », explique Karl Mallon, directeur des sciences et de l’innovation pour XDI.
  • En Europe, la région la plus impactée serait la Basse-Saxe, un land allemand situé au nord-ouest du pays.
  • Mais en deuxième position européenne se retrouve la Flandre, qui se classe 56e au niveau mondial, avec une augmentation des dommages physiques causés par un réchauffement de 106 % entre 1950 et 2050. Il s’agit de la plus forte hausse dans ce classement qui recense 30 régions européennes.
  • La France se retrouve également forte exposée, avec pas moins de 8 régions comptant parmi les 10 % des zones les plus à risques de la planète.

Fuite des entreprises

Quelles conséquences ? Le CEO de XDI, Rohan Hamden, souligne que ces risques « physiques » mèneront à des pertes humaines, mais aussi à des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement pour l’économie mondiale.

  • Les usines du monde entier sont majoritairement situées dans les régions les plus à risques.
  • Les entreprises devront prendre en compte cette éventualité dans le choix de leurs fournisseurs : il vaut mieux que ceux-ci ne se trouvent pas dans un territoire à haut risque climatique.
  • « Les personnes qui veulent ouvrir une usine ou une chaîne logistique dans ces États et provinces y réfléchiront à deux fois », confirme Karl Mallon. « Au mieux, il pourrait y avoir une prime de risque pour ces territoires et, au pire, une fuite de capitaux de la part d’investisseurs à la recherche de valeurs sûres » pour leurs fonds.

Scénario pessimiste : La méthodologie de XDI prend en compte huit facteurs de risque : les inondations fluviales, les tempêtes et les inondations côtières, la chaleur extrême, les incendies de forêt, les mouvements de terrain (dus à la sécheresse), les vents extrêmes, le gel et le dégel.

  • La modélisation est basée sur l’un des scénarios pessimistes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui prévoit un réchauffement climatique de plus de 3°C d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle.
  • Les auteurs de l’étude exhortent les pays à réduire leurs émissions de CO2 pour limiter le réchauffement de la planète et éviter de futures catastrophes.
Plus