L’inquiétant niveau de la banquise de l’Antarctique

Pour la deuxième année consécutive, la banquise d’Antarctique a atteint un record de superficie minimum. Un danger direct pour la calotte glaciaire, qui pourrait avoir pour conséquence indirecte une montée catastrophique du niveau des océans.

Pourquoi est-ce important ?

La banquise d'Antarctique est à son pire niveau alors que le réchauffement climatique continue de faire des ravages dans le monde. En 2021 déjà, la fonte de la banquise au pôle sud avait enregistré un record. Mais ce phénomène ne peut être uniquement attribué au changement climatique, selon les experts américains.

Dans l’actu : Le National Snow and Ice Data Center, un centre d’information américain à l’appui de la recherche polaire et cryosphérique, affirme que la banquise d’Antarctique a battu un record de fonte cette année.

  • Les vents et le réchauffement de l’air et de l’eau ont réduit la banquise à seulement 1,91 million de kilomètres carrés le 13 février.
  • Mais la fonte devrait encore continuer pour atteindre son niveau annuel le plus bas dans quelques semaines. Ces dernières années, le minimum annuel a été atteint entre le 18 février et le 3 mars, ce qui laisse présager une nouvelle baisse.
  • L’année dernière, le précédent record de 1,92 million de km² n’a été atteint que le 25 février.
  • 2023 représente seulement la deuxième année où l’étendue de la banquise d’Antarctique est tombée en dessous de 2 millions de km².
  • Si c’est actuellement l’été dans l’hémisphère sud, période à laquelle on s’attendrait à voir moins de banquise, cette année est exceptionnelle, note le National Snow and Ice Data Center.
  • Trois des années où la banquise a été la plus faible ont été enregistrées au cours des sept dernières années : 2017, 2022 et maintenant 2023.

Conséquences sur la calotte glaciaire

Entre les lignes : La tendance actuelle à la baisse de l’étendue minimale de l’Antarctique de 1979 à 2023 est de 2 400 km² par an. Cela représente une diminution de la superficie de 0,9 % par décennie, ce qui n’est pour le moment pas statistiquement significatif.

  • Les modèles informatiques avaient prédit un déclin à long terme, comme ce qui est observé dans l’Arctique, où la banquise en été estival a diminué de 12 à 13 % par décennie en raison du réchauffement climatique.
  • Mais la banquise en Antarctique se comporte de façon différente. Des données montrent qu’au début des années 1900, elle était en déclin, mais a ensuite commencé à regagner en superficie.
  • En témoigne sa grande variabilité actuelle, avec des records de minimums en été, mais aussi des records de maximums en hiver, lorsque la banquise peut couvrir plus de 18 millions de km².
  • Toutefois, il semble qu’une tendance significative à la baisse est en train de s’amorcer pour la première fois, en raison de l’importante fonte de la banquise constatée depuis 2016.
  • Il est fort probable que le record minimum de cette année ait été influencé par les températures de l’air exceptionnellement élevées à l’ouest et à l’est de la péninsule antarctique, 1,5°C supérieur à la moyenne à long terme.

À noter : Cette fonte n’a pas de conséquences directes sur la hausse du niveau de la mer, puisque la banquise provient de la congélation de cette même eau de mer, de toute façon déjà présente dans l’océan, donc. Mais elle pourrait avoir un impact indirect sur la calotte glaciaire.

  • « Une grande partie de la côte de l’Antarctique est dépourvue de glace, ce qui expose les plateaux de glace qui bordent la calotte glaciaire à l’action des vagues et à des conditions plus chaudes », indique le National Snow and Ice Data Center.
  • Or, si la calotte glaciaire venait à fondre, cela pourrait provoquer une montée du niveau des océans catastrophiques. La situation est surveillée de près par les scientifiques.
  • En outre, la diminution de la couverture de la banquise favorise le réchauffement des océans, aggravant l’impact du changement climatique provoqué par les activités humaines.
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