La Première ministre finlandaise, Sanna Marin, avait évoqué, en août dernier, l’idée d’une semaine de travail de 4 jours, avec des journées de 6 heures. L’info a d’ailleurs fait les gros titres dans les médias du monde entier ces derniers jours.
Pourtant, l’idée n’est pas nouvelle. Et cela a même déjà été testé dans certains pays. Déjà en 1930, l’économiste John Maynard Keynes affirmait que les avancées dans la technologie et le gain de productivité nous mèneraient à ‘une semaine de travail de 15 heures’. Aujourd’hui, la semaine de 40 heures reste la norme dans le monde occidental. Mais ce n’est pas le cas partout. Par exemple, la Corée de Sud a réduit sa semaine ‘inhumaine’ de 68 heures à 52 heures il y a à peine 2 ans.
Plusieurs initiatives politiques ont déjà eu pour but de raccourcir considérablement ces 40 heures de travail par semaine. En Belgique, c’est le socialiste Elio Di Rupo qui a pris l’initiative en 2016. Son idée: faire voter la semaine de 4 jours. Il s’était certainement inspiré de la ville suédoise de Göteborg qui a testé la semaine de 30 heures sur son personnel infirmier. Et le résultat était plus que positif. Les infirmiers se sont montré plus heureux, en meilleure santé et plus énergiques. Au Japon, Microsoft a lui aussi réduit le temps de travail. Conséquence: la productivité a augmenté de 40%.
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Trop cher pour le moment…
Il n’empêche que l’introduction d’une semaine de travail de 4 jours n’est pas si facile. Dans le secteur des services, cela coûterait très cher. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’expérience à Göteborg a été interrompue. Une chose que la presse s’est bien gardé de mentionner. Il est vrai que la réduction du temps de travail apporte de nombreux avantages, surtout pour tout ce qui touche au bien-être et à la concentration du travailleur. Mais la pression concurrentielle et structurelle présente dans de nombreux secteurs ne permet tout simplement pas la mise en application d’une semaine aussi courte.
En Finlande, les plans de Sanna Marin continueront de n’être que des plans. Leur évocation date d’août dernier, lorsqu’elle était encore ministre des Transports. Mais aujourd’hui, la conjoncture du pays est totalement différente. Après des mois de négociations et plusieurs grèves, les syndicats ont réussi, cette semaine, à décrocher une augmentation du salaire de 3,3%. Une réduction du temps de travail aurait donc peu de chance de passer auprès des employeurs. Il reste à voir jusqu’où la plus jeune Première ministre en exercice au monde compte aller.
… Mais inévitable
Bien qu’elle semble difficile à mettre en place, la réduction du temps de travail n’est pas nécessairement impossible. A l’avenir, elle semble même inévitable. De grands leaders d’entreprise tel que Jack Ma (Alibaba) et Bill Gates (Microsoft) s’attendent à ce que les avancées technologiques raccourcissent considérablement le temps de travail. Ils sont convaincus que la technologie va augmenter la productivité et l’efficacité des travailleurs. Les gens auront alors une vie meilleure, selon eux.
Et vu que les intelligences artificielles prennent de plus en plus de place dans nos vies, il va devenir difficile d’échapper à une réduction du temps de travail.
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