Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, tant la Suède que la Finlande se sont mises à songer à renforcer leur sécurité. Comme l’Ukraine, aucun des deux pays scandinaves n’est dans l’OTAN. Leur proximité avec la Russie ne les rassure pas.
Si une adhésion à l’OTAN n’est pas (encore ?) à l’ordre du jour, la Suède et la Finlande s’activent sur le plan militaire. Ces derniers jours, leurs plus hauts responsables politiques se sont rencontrés pas moins de cinq fois, rapporte le quotidien suédois Aftonbladet. Des réunions qui se sont déroulées dans les deux pays, mais aussi au Royaume-Uni. Objectif: renforcer leur coopération militaire.
« Les deux gouvernements voient la nécessité d’intensifier les contacts, et la nécessité de structurer les contacts déjà établis en plus de la planification de guerre qui existe déjà. C’est quelque chose qui intéresse beaucoup les deux pays », a déclaré une source gouvernementale suédoise.
« Nous allons avancer au même rythme que la Finlande », a ajouté la source.
La Finlande a récemment annoncé qu’elle allait acheter 64 avions de combat F-35A. Soit le plus gros achat de défense qu’elle ait jamais réalisé. Elle va également accélérer l’achat de missiles antiaériens à lanceur terrestre supplémentaires.
La semaine dernière, la Suède a annoncé qu’elle prévoyait de consacrer 2% de son PIB à la défense dans les années à venir. Soit un doublement par rapport à son budget de 2017.
Quid de l’OTAN ?
Depuis le début de la guerre en l’Ukraine, l’adhésion à l’OTAN a gagné en popularité, tant en Suède qu’en Finlande. C’est en tout cas ce qui ressort des derniers sondages organisés.
La question a été abordée lors des réunions, et elle le sera à nouveau à l’avenir. « Il est naturel dans cette situation qu’une éventuelle adhésion à l’OTAN soit également discutée en Suède et en Finlande », a confirmé le ministre finlandais de l’UE Tytti Tuppurainen.
Les deux pays sont déjà membres de la Coopération nordique en matière de défense, un groupement régional de sécurité avec l’Islande, le Danemark et la Norvège, qui sont membres de l’OTAN. Des accords en matière de sécurité ont également déjà été passés avec l’UE, le Royaume-Uni ou encore les pays baltes.
La coopération avec les Etats-Unis s’est également renforcée récemment, le président finlandais Sauli Niinisto ayant d’ailleurs rencontré le président Joe Biden à Washington début mars. Les liens militaires entre les deux pays scandinaves et les USA restent toutefois peu solides. Une désignation comme alliés majeurs non membres de l’OTAN changerait les choses. Une adhésion à l’Alliance encore plus.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a récemment déclaré qu’il devrait être possible pour la Suède et la Finlande d’adhérer « assez rapidement », étant donné leur « haut niveau d’interopérabilité » avec l’Alliance.
A priori, on n’en est pas encore là. Susceptible d’y adhérer plus rapidement que la Suède, la Finlande ne devrait pas rejoindre l’Alliance avant les élections législatives d’avril 2023. La Russie ne cesse de les dissuader: les deux pays doivent peser le pour et le contre. Si une intervention militaire russe semble peu probable, Moscou n’hésitera pas à profiter de la dépendance économique des deux pays scandinaves à son égard pour les sanctionner sur ce terrain. Deux tiers du pétrole et du gaz utilisés par la Finlande proviennent ainsi de Russie.