Est-il encore bon marché d’emprunter de l’argent ?

La Banque centrale européenne n’a pas annoncé de resserrement de sa politique monétaire après la dernière réunion sur les taux d’intérêt. C’est une mauvaise nouvelle pour les épargnants, mais une bonne pour les emprunteurs. Tant que la BCE ne touche pas à la politique monétaire flexible, nous pouvons financer nos projets à des conditions favorables.

« Malgré la hausse des taux d’intérêt depuis la dernière réunion sur ce sujet, les conditions de financement des ménages, des entreprises et du secteur public restent favorables. C’est crucial pour soutenir la reprise économique », a déclaré mercredi la présidente de la BCE, Christine Lagarde, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle la BCE a apporté plus de clarté sur ses décisions politiques. Le régulateur a décidé de ne pas interférer avec la politique monétaire flexible pour le moment.

Mauvaise nouvelle pour les épargnants, car il s’agit d’un nouveau signal indiquant qu’une hausse des taux d’épargne n’aura pas d’effet immédiat. Les emprunteurs peuvent à nouveau se frotter les mains. Tant qu’il n’y aura pas d’annonce explicite d’un resserrement de la politique de la BCE, le crédit restera bon marché. Il est toutefois vrai que le creux absolu est derrière nous, notamment pour les prêts immobiliers.

Prêts au logement

Les chasseurs de maisons ne doivent pas craindre immédiatement une forte hausse des taux hypothécaires. Selon le baromètre des taux d’intérêt d’Immotheker, le taux d’intérêt moyen pour un prêt immobilier avec une quotité (le rapport entre le montant du prêt et la valeur actuelle du logement) d’au moins 81 % et une durée de 25 ans est de 1,6 %.

C’est 18 points de base de plus qu’il y a huit semaines. À cette époque, le taux d’intérêt flirtait avec la limite inférieure de ces dernières années. Les taux d’intérêt à long terme ont augmenté ces dernières semaines, en partie à cause des préoccupations liées à l’inflation. Le taux d’intérêt à long terme belge à 10 ans est passé de 0,07 à 0,15 pour cent entre le 1er et le 27 octobre. Les banques basent leurs tarifs, entre autres, sur ce taux. Si le taux d’intérêt augmente, les banques augmenteront également le taux d’intérêt sur le prêt immobilier.

Il n’y a peut-être plus de taux plancher absolu, mais si l’on considère les taux actuels dans un contexte historique, il reste très avantageux de contracter un prêt hypothécaire. Par exemple, si nous examinons le taux hypothécaire moyen il y a cinq ans, nous constatons qu’il a fluctué entre 2 et 2,2 %.

John Romain, d’Immotheker Finotheker, a déclaré lors d’une récente interview avec Spaargids.be qu’il s’attendait à ce que les nouvelles hausses de taux d’intérêt soient limitées. Il s’est basé sur le fait que la BCE avait précédemment indiqué qu’elle interviendrait si les taux d’intérêt à long terme augmentaient trop rapidement. Dans une interview accordée à notre site l’année dernière, M. Romain a toutefois prévenu que les emprunteurs hypothécaires ne devaient pas être aveuglés par les taux hypothécaires. « Il y a beaucoup d’autres coûts impliqués dans un tel prêt », a-t-il dit.

Prêts à la consommation

Les prêts à la consommation resteront également bon marché tant que la BCE ne durcira pas sa politique. Les taux d’un prêt vert varient entre 1,19 et 2,3 % chez la plupart des prêteurs, en fonction de la durée et du montant du prêt. Un prêt vert est généralement assorti d’un certain nombre de conditions. Par exemple, une certaine partie du prêt doit être utilisée pour réaliser une rénovation économe en énergie.

Le prêt de rénovation ordinaire est donc légèrement plus cher. Le taux d’intérêt d’un tel prêt varie entre 2,4 et 3 % dans la majorité des banques. Pour un prêt automobile, vous payez entre 1,1 et 1,9 %. Comme pour le prêt à la rénovation, vous bénéficierez d’une réduction supplémentaire si vous utilisez le prêt pour acheter une voiture verte. Certaines banques laissent alors le taux d’intérêt descendre en dessous de la limite de 1 %. Pour un prêt automobile vert, vous payez un taux d’intérêt compris entre 0,82 et 1,9 %.

Les prêts personnels restent les prêts les plus chers du marché. En effet, ces prêts ne sont pas utilisés dans un but précis, comme c’est le cas pour les formules ci-dessus. Les banques prennent donc un peu plus de risques. Après tout, ils ne savent pas à quoi vous allez utiliser l’argent. Les taux pour un prêt personnel commencent à 4,5 %, mais peuvent aller jusqu’à 10 %.

Différence entre les prêts à la consommation et les prêts hypothécaires

En tout état de cause, les taux d’intérêt sur les prêts à la consommation n’ont pas beaucoup évolué ces dernières années. Les banques utilisent une méthode différente pour les crédits à la consommation. Ces taux ne sont pas modifiés aussi souvent que ceux des prêts hypothécaires. Ils sont ajustés presque chaque semaine sur la base des taux d’intérêt du marché. Dans le cas d’un prêt à la consommation, les banques appliquent généralement les mêmes taux pendant des mois.

En outre, certains prêteurs utilisent les prêts à la consommation comme une enseigne pour attirer de nouveaux clients. Pensez par exemple aux remises sur les prêts automobiles pendant le salon de l’automobile, ou aux prêts à la rénovation moins chers à l’approche du salon de la construction Batibouw.

Une autre différence importante avec un prêt hypothécaire est le fait que le taux d’intérêt d’un prêt à la consommation est fixé à l’avance. Le taux d’intérêt que vous obtenez ne peut changer que si vous modifiez la durée de votre prêt, l’objet de votre prêt ou le montant du prêt. Les changements potentiels sont fixés. Dans le cas d’un prêt hypothécaire, le taux d’intérêt dépend de nombreux facteurs, tels que le taux et votre situation financière.

Enfin, un prêt hypothécaire entraîne des frais supplémentaires, tels que des frais de dossier. Avec un crédit à la consommation, l’intérêt est le seul coût que vous avez. N’oubliez pas que vous devrez payer des frais supplémentaires si vous ne remboursez pas votre prêt à temps.

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