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La Russie exporte encore plus d’essence qu’avant la guerre : l’Afrique remplace ses clients européens

La Russie exporte encore plus d’essence qu’avant la guerre : l’Afrique remplace ses clients européens
(Chris J. Ratcliffe/Bloomberg via Getty Images)

Le 5 février, l’Union européenne a instauré un embargo sur les importations de produits pétroliers russes. Il apparaît que ce n’est pas cette sanction qui empêchera la Russie d’écouler son essence.

Pourquoi est-ce important ?

Avec toutes ses sanctions à l'encontre de l'industrie énergétique russe, l'Union européenne veut faire mal aux caisses du Kremlin, afin de le fragiliser dans son entreprise guerrière en Ukraine. Toutefois, il est vite apparu que la Russie trouvait de nouveaux clients en Asie. Mais c'est aussi le cas en Afrique.

Dans l’actu : la Russie exporte plus d’essence qu’avant la guerre.

  • Selon des données compilées par Reuters, la Russie a exporté 50% d’essence en plus au premier trimestre 2023 qu’au premier trimestre 2022.
  • Les clients européens ont été remplacés par les clients africains.

Les détails : nette augmentation.

  • Les calculs de Reuters sont basés sur les informations disponibles sur les sites de suivi des navires. Selon les bases de données analysées, les quantités d’essence exportées au premier trimestre 2023 par la Russie ne sont pas les mêmes : 1,9 millions de tonnes d’après Refinitiv, 2,2 d’après Kpler.
  • Il y a toutefois une constante dans les chiffres fournis par les deux sociétés. Les exportations russes d’essence ont augmenté de près de 50% entre janvier et mars de l’année dernière et la même période de cette année.
  • Un autre constat est aussi que les acheteurs africains ont remplacé les européens.
    • L’Afrique a ainsi importé des volumes record d’essence russe au cours du premier trimestre. 812.000 tonnes, selon Kpler.
    • L’essence russe est principalement expédiée vers le Nigeria, la Tunisie et la Libye.

Le contexte : embargo européen.

  • Le 5 février dernier, l’Union européenne a mis en place un embargo sur les produits pétroliers russes. Il a suivi celui sur le brut russe transporté par voie maritime, entré en vigueur deux mois plus tôt.
    • Des mesures qui ne sont toutefois pas suivies à la lettre, comme nous vous l’expliquons ici.
  • En parallèle, les pays européens et leurs alliés occidentaux ont instauré un plafond sur les prix des produits pétroliers russes (100 dollars le baril d’essence, par exemple), qui doit être suivi par toutes les sociétés qui y sont établies et qui fournissent leurs services pour le transport de ces produits.
    • Pour y faire face, la Russie peut notamment compter sur sa « flotte fantôme« .
  • Avant ces sanctions, la Russie expédiait surtout ses produits raffinés vers l’Afrique via des ports européens (Anvers, Rotterdam, Ventspils). Depuis, elle les envoie sans passer par ces étapes intermédiaires.
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