Avec les risques de voir leur cotation à la bourse supprimée, les entreprises chinoises sont restées bien loin d’une introduction à Wall Street. Mais la donne pourrait bientôt changer : une cinquantaine d’entre elles sont sur liste d’attente pour s’introduire sur le Nasdaq.
Maintenant que le différend entre les gendarmes boursiers américain et chinois, concernant les règles en matière d’audit, semble se diriger vers un consensus, les entreprises chinoises devraient affluer en masse à Wall Street. Le Nasdaq, la deuxième bourse la plus importante du monde et référence des valeurs technologiques, s’attend en tout cas à un grand retour des actions chinoises.
« Nous avons toujours un pipeline assez chargé… car les choses commencent à devenir un peu plus claires sur ce marché. Nous pensons que ce marché pourrait reprendre de manière assez spectaculaire », explique Bob McCooey, vice-président du Nasdaq, à CNBC.
Une cinquantaine dans les douze mois à venir
Ce pipeline, ou liste d’attente, est en effet assez chargé. « Je peux dire qu’il y a plus de 50 entreprises qui voudraient s’introduire sur le Nasdaq dans les 12 prochains mois », affirme McCooey.
Comparé aux derniers mois, ce serait une véritable explosion des IPO (introductions en bourse). Durant les six premiers mois de 2021, il y avait encore 30 IPO d’entreprises chinoises. Mais ensuite, la tendance s’est calmée brutalement : au second semestre de l’année, il y en a eu deux. Au premier trimestre de 2022, il n’y en a eu qu’une seule. La bourse de Shanghai en a grandement profité.
Avec des perspectives économiques qui continuent de s’assombrir en Chine, avoir accès à des financements étrangers peut en tout cas être une aubaine pour les entreprises. Tout comme pour la bourse en général, qui traverse une très mauvaise année : un peu de vent frais pourrait peut-être initier quelques reprises.
Différend : en bonne voie
Mais toujours est-il que pour cela, le différend entre les gendarmes boursiers des deux pays doit être résolu. En résumé, l’autorité américaine impose un audit aux entreprises étrangères cotées aux Etats-Unis. La Chine refusait, estimant que les données de ses citoyens seraient en danger. Les entreprises chinoises cotées à Wall Street se sont retrouvées sur une liste noire, et risquent de voir leur cotation supprimée.
La solution qui est sur la table serait que les enquêteurs américains travaillent ensemble avec leurs homologues chinois, à Hong Kong. Un tel accord a été conclu en août, mais il reste à voir si les deux parviendront à travailler ensemble. Là seulement le risque de suppression de la cotation des entreprises chinoises sera vraiment amoindri.
« Nous espérons que tout se passera bien et que dans les prochains mois, nous aurons la clarté et la certitude que les entreprises de Chine continueront à rester cotées », conclut McCooey. « Cela donnera confiance aux autres pour venir sur les marchés financiers américains ».
