Depuis un an, Meta (ex-Facebook) a connu de nombreuses difficultés. Cela s’est directement fait ressentir dans ses chiffres : sa capitalisation boursière a dégringolé. Pour un professeur de Harvard spécialiste du leadership de grandes entreprises, il est temps pour Mark Zuckerberg de prendre des vacances.
Les dénonciations embarrassantes de la lanceuse d’alerte Frances Haugen, les débuts laborieux du métavers, la mise à jour d’Apple sur la confidentialité d’iOS qui a rendu plus difficile pour Meta de cibler les publicités pour ses utilisateurs, l’ascension folle de TikTok: depuis un an, l’entreprise de Mark Zuckerberg enchaîne les coups durs. À laquelle s’ajoute la déroute qui a touché une bonne partie des géants de la technologie ces derniers mois, comme en témoigne la chute – moins sévère, certes – du Nasdaq.
Meta est actuellement valorisée à 382 milliards de dollars. Un an auparavant, ce chiffre était encore de… 1 billion. La chute est vertigineuse. La fortune de Mark Zuckerberg a fondu en conséquence. Cette année, son patrimoine a baissé de 71 milliards de dollars, pour arriver aujourd’hui à 55,9 milliards, selon les données de Bloomberg.
« S’éloigner de l’entreprise, sans même relever ses mails »
Pour voir comment Mark Zuckerberg pourrait s’y prendre pour relancer la machine, CNBC a interrogé Bill George, chargé de cours à la Harvard Business School. Expert en management, il a passé les vingt dernières années à étudier les échecs en matière de leadership. Son avis sur la chute de Meta semble donc le bienvenu.
Son conseil au patron de Meta ? Prendre un congé sabbatique. S’éloigner de son entreprise pendant quelques mois, sans même consulter sa boîte mail ni même envoyer quelques directives à distance. Cette pause devrait lui permettre de se livrer à une réflexion approfondie sur l’objectif et l’avenir de Meta, ainsi que sur les valeurs dans lesquelles il doit s’ancrer pour s’améliorer en tant que dirigeant. Car oui, malgré le fait qu’il éprouve encore « beaucoup d’empathie » pour lui, Bill George estime que Mark Zuckerberg a « perdu de vue ses croyances profondes, ses valeurs et son objectif en tant que leader, donnant la priorité aux profits, n’acceptant pas les conseils et blâmant les autres ».
Face à un stress qui doit ronger Mark Zuckerberg depuis des années, un congé sabbatique serait une idée « saine et bonne ». « Cela peut vous aider, vous et l’entreprise, à vous remettre sur les rails », a assuré Bill George.
Heureux hasard, Mark Zuckerberg et son épouse ont annoncé cette semaine qu’ils attendaient un troisième enfant. Un joyeux événement qui pourrait constituer le moment idéal pour que le patron de Meta déconnecte de son travail. Attention toutefois à la réaction des investisseurs, qui verraient plus que probablement d’un très mauvais œil le fait que le capitaine quitte – temporairement – un navire en fâcheuse posture. Et qui pourraient dès lors le couler davantage.