En Allemagne, résurgences du virus et quarantaines, sur fond de violence

Un immeuble de la ville allemande de Goettingen a été placé en quarantaine après que de nombreux résidents aient été testés positifs au Covid-19. La police a dû être mobilisée afin de faire respecter le confinement, tandis que le plus grand abattoir d’Europe est également touché par une nouvelle vague de cas.

Jeudi, deux résidents de cet immeuble de Goettingen ont été testés positifs au coronavirus. Vendredi, ce sont finalement 120 personnes qui s’avéraient être infectées. Les 700 résidents ont dû être placés en quarantaine, mais 200 d’entre eux ont essayé de sortir malgré tout.

Une situation tendue qui a provoqué des altercations avec la police, certains d’entre eux ayant lancé des feux d’artifice, bouteilles et barres de métal, selon les autorités. Plusieurs officiers ont été blessés alors que des personnes tentaient de franchir un cordon de sécurité. Des renforts des forces de l’ordre ont donc été appelés pour faire respecter la quarantaine.

Toute personne dont le test est négatif doit ensuite subir un nouveau test afin de s’assurer qu’elle ne sera pas à l’origine de nouvelles contaminations. Si ce test est négatif, elle sera autorisée à quitter l’immeuble. Mais en respectant certaines conditions, comme le port d’un masque.

Les autorités locales ont ici fait état de problèmes de communication, de nombreux résidents ne comprenant pas la nécessité d’un second test. Des informations en allemand et en roumain sont maintenant envoyées par SMS à ceux qui en ont besoin, rapportent les médias allemands.

L’immeuble placé en quarantaine près du centre ville de Goettingen. (EPA-EFE/FOCKE STRANGMANN)

Vague de violences

La ville de Stuttgart a par ailleurs été le théâtre de scènes de ‘violence sans précédent’, dans la nuit de samedi à dimanche. Plusieurs centaines de jeunes ont provoqué un véritable chaos pillant des magasins et s’affrontant entre eux. Mais ces faits ne seraient pas liés à la pandémie de Covid-19, ni d’ailleurs aux manifestations contre le racisme et les violences policières provoquées par la mort de George Floyd aux États-Unis.

Selon les autorités, 19 policiers ont été légèrement blessés. Un contrôle de police vers minuit pour une affaire de stupéfiant aurait dégénéré et provoqué ces violences urbaines. Après l’arrestation de 24 personnes, plusieurs centaines de jeunes gens, jusqu’à 500, se sont alors dirigés en petits groupes vers le centre-ville pour y semer le chaos pendant plusieurs heures, révèle l’agence AFP.

Le plus grand abattoir d’Europe contaminé

L’abattoir de Tönnies dans le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, dans l’Ouest de l’Allemagne. (EPA-EFE/KORTE)

Là où le coronavirus est bien présent par contre, c’est dans l’abattoir de Tönnies à Gütersloh, le plus grand d’Europe. Le nombre d’infections enregistrées a plus que triplé en une semaine, pour atteindre 1.331 tests positifs. Environ 2.000 employés ont eux été testés négatifs.

Selon les autorités locales, l’entreprise ne coopérerait pas correctement à l’enquête sur la propagation du virus. De nombreux employés de l’entreprise sont originaires de pays d’Europe de l’Est comme la Bulgarie et la Roumanie. Armin Laschet, le Premier ministre de Rhénanie du Nord-Westphalie, leur demande de ne pas se rendre dans leur pays pour le moment.

Selon la région, ce nouveau foyer est limité à l’usine elle-même, ce qui signifie qu’un confinement du Land n’est pas nécessaire pour le moment. Les services de santé locaux de Gütersloh avaient auparavant mis en quarantaine quelque 7.000 personnes, y compris tous ceux qui travaillaient sur le site. La production a été suspendue pour le moment et les écoles et crèches locales ont également été fermées.

Selon une experte dans le domaine des maladies infectieuses, la vague d’infections dans l’usine de viande a été causée par les mauvaises conditions de travail. ‘Lorsque les conditions de travail et de vie sont mauvaises, la contamination d’un individu ou d’un petit groupe peut entraîner un très grand nombre d’infections supplémentaires’, explique Isabella Eckerle (Université de Genève).

Le travail manuel aurait conduit les employés à émettre un nombre de particules de coronavirus supérieur à la moyenne. L’humidité sur les mains et les vêtements peut également avoir accéléré la contamination mutuelle. Aux États-Unis, le grand transformateur de viande Tyson Foods a ainsi dû faire face à une contamination similaire à grande échelle.

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