Les employeurs belges sont bien plus confiants en l’avenir que leurs employés

Alors que le spectre de la récession plane toujours autour des économies européennes, les patrons belges restent particulièrement confiants dans l’avenir économique. Et nombreux sont ceux qui envisagent d’embaucher en 2024.

Selon une nouvelle enquête de l’agence de recrutement spécialisée Robert Half, la plus grande entreprise de ce type au monde, les managers belges veulent aller de l’avant. L’avenir ne leur fait pas vraiment peur, malgré les défis économiques qui se profilent. Moins, en tout cas, qu’à leurs propres employés.

De l’embauche à l’horizon

  • L’agence a interrogé 1.500 personnes de juin à juillet 2023 via un formulaire en ligne. Parmi elles, un tiers d’employeurs et deux tiers d’employés. Or, les premiers sont plutôt confiants envers les perspectives économiques : ils sont 66% à estimer que leur boite va au-devant d’opportunités de croissance. Leurs employés, eux, ne sont que 56% à être confiants en ce qui concerne le futur de leur entreprise.
  • Pourtant, ils ne devraient pas craindre pour leur poste : 49% des patrons souhaitent conserver leur personnel permanent actuel. Ils sont 38% à envisager embaucher en CDI l’année prochaine. Ils n’étaient que 8% en 2021 à avoir la même intention. À l’inverse, seulement 4% des managers envisagent de réduire leur équipe l’année prochaine.
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À l’inverse, le recours aux indépendants et autres collaborateurs occasionnels n’a plus le vent en poupe. « Seules 21 % des entreprises prévoient de proposer des contrats temporaires et 20 % envisagent de faire appel à des freelancers » note Joël Poilvache, Regional Managing Director chez Robert Half. « Néanmoins, notre expérience montre que les entreprises ont encore souvent recours à des solutions temporaires lorsque la recherche de personnel permanent prend trop de temps. »

Objectif 2024 : séduire les talents

Sans surprise, les patrons de secteurs qui ont le vent en poupe sont les plus optimistes quant à l’avenir. En finance et en comptabilité, 47% des répondants estiment engager l’année prochaine. Ce chiffre se monte à 38% des managers issus du secteur administratif et 30% du secteur IT.

  • Cela parait contre-intuitif alors que la Belgique va au-devant d’une indexation record des salaires. Mais selon l’agence de recrutement, l’optimisation des coûts a été le grand défi de 2023. Y compris d’ailleurs suite à l’inflation en général, et à la hausse des coûts de l’énergie, en particulier.
  • L’année à venir sera donc celle où il faudra prendre soin de ses « ressources humaines. » Robert Half voit 2024 comme « l’année de l’attraction et de la rétention de talents. »

« Si les employeurs s’efforcent d’offrir des packages salariaux compétitifs, la réalité est que toutes les entreprises ne peuvent pas répondre aux exigences salariales croissantes. Les salariés, quant à eux, doivent être bien informés des salaires du marché dans leur secteur et avoir des attentes réalistes. Le salaire n’est qu’un aspect de la relation de travail et d’autres facteurs tels que les possibilités de formation et les perspectives de carrière sont tout aussi importants. »

Joël Poilvache
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