Emmanuel Macron dessine le ‘nouveau chemin’ pour la reprise post-pandémie, fier des mesures économiques adoptées

Bouleversée par l’épidémie de coronavirus pendant trois mois inédits, la France finalise maintenant son déconfinement plus vite que prévu, tous les voyants étant au vert. Le Président français Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir le ‘nouveau chemin’ pour la suite, autour de l’écologie, la souveraineté économique, l’unité de la République et la déconcentration.

L’épidémie est désormais sous contrôle chez nos voisins français. C’est ce qu’a annoncé le chef de l’Etat dans une allocution très attendue qui aura duré plus d’un quart d’heure. Emmanuel Macron a aussi vivement défendu sa gestion de la crise, balayant d’un revers de la main les nombreuses critiques à son encontre. ‘Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait et de notre pays’, a-t-il rapidement lancé, tout en promettant de corriger ‘vite et fort’ les ‘faiblesses’ que l’épidémie a mises à nu.

‘Nous n’avons pas à rougir du bilan de ces trois mois’, a encore souligné le président: ‘Des dizaines de milliers de vies ont été sauvées par nos choix, par nos actions’.

500 milliards

Le Président français se félicité aussi de la réponse économique à la crise, et des ‘500 milliards’ mobilisés: ‘Dans combien de pays tout cela a-t-il été fait? C’est une chance et cela montre la force de notre Etat et de notre modèle social’, s’est-il vanté.

Les critiques n’ont pas tardé à fuser: ‘Début [de discours] surréaliste’, a aussitôt commenté le patron des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau: ‘Emmanuel Macron est content de la gestion de la crise. Il oublie que notre pays va accuser une mortalité par million d’habitants très élevée et l’une des récessions économiques les plus violentes au monde avec en prime un État de droit mis entre parenthèses.’

Avec des indicateurs sanitaires très encourageants, Emmanuel Macron s’est d’abord attaché à ‘tourner la page du premier acte de la crise’, entendant les appels de plus en plus pressants d’accélérer le rythme de déconfinement. ‘S’il se confirme que la pandémie est sous contrôle, oui il faut accélérer le déconfinement parce que chaque jour, chaque semaine coûte à l’économie, et que plus vite on déconfinera, plus vite on repartira travailler, consommer, voyager, plus vite on sauvera l’emploi’, avait répété dimanche le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

‘La nouvelle étape qui s’ouvre à partir de demain va permettre d’accélérer la reprise’, a annoncé Macron. ‘Il le faut et là aussi je compte sur vous. Car nous devons faire pleinement notre économie en continuant de protéger les plus fragiles’, a-t-il martelé.

Comme espéré par un secteur en souffrance, les cafés et restaurants en Ile-de-France pourront ainsi rouvrir normalement dès ce lundi. Les crèches, écoles et collèges fonctionneront eux à plein régime à partir du 22 juin et favoriseront la reprise de l’activité économique.

Toute la France métropolitaine passe ainsi au vert, sauf les régions de Mayotte et Guyane, où la circulation du virus est encore active. Mais la prudence reste de mise, ‘l’été 2020 ne sera pas un été comme les autres’ malgré le retour de la liberté de circulation, a averti le Président. ‘Il nous faudra veiller à l’évolution de l’épidémie pour nous préparer au cas où elle reviendrait avec plus de force’, a-t-il ajouté, alors que la Chine s’inquiète de la possibilité d’une deuxième vague.

Relance économique

‘Les temps imposent de dessiner un nouveau chemin’ pour les deux dernières années du quinquennat, a souligné le chef de l’Etat quant à l’avenir économique et social du pays. ‘Chacun d’entre nous doit se réinventer’, a-t-il poursuivi. Ce qu’il ‘applique d’abord et avant tout’ à lui-même…

Le président a décliné trois axes qu’il précisera en juillet, lorsqu’il aura récolté le résultat des nombreuses consultations entamées depuis plusieurs semaines. Selon les observateurs, cette deuxième phase pourrait être accompagnée d’un ‘remaniement gouvernemental’. Elle sera aussi l’occasion de ‘lancer les premières actions concrètes’, a annoncé le chef de l’Etat français.

La première priorité: ‘la reconstruction d’une économie forte, écologique, souveraine et solidaire’, après avoir injecté un total de ‘500 milliards d’euros’ pour éviter son effondrement, a expliqué Emmanuel Macron.

Il n’y aura en outre pas d’augmentation d’impôt dans ce pays qui figure parmi ceux où ‘la fiscalité est la plus lourde’, a-t-il assuré, exhortant à ‘travailler et produire davantage pour ne pas dépendre des autres’. L’écologie sera aussi au cœur de la relance: rénovation thermique des bâtiments, ‘soutien à l’industrie verte’, mais aussi véhicules électriques, comme il l’avait précédemment annoncé.

Ce plan de relance contiendra en outre des mesures pour la ‘jeunesse’, car ‘c’est elle qui porte la dette écologique et budgétaire de notre pays’. Ce plan sera préparé pendant l’été, il faudra donc encore s’armer de patience pour en connaître les détails.

Décentralisation

Enfin, Emmanuel Macron a renouvelé son vœu d’un nouvel acte de décentralisation, qui était en germe avant l’épidémie.

‘L’organisation de l’Etat et notre action doivent profondément changer. Tout ne peut pas être tout le temps décidé depuis Paris’, a-t-il fait valoir, en disant vouloir ‘ouvrir une page nouvelle donnant des libertés et des responsabilités inédites à ceux qui agissent au plus près de nos vies’.

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