Emmanuel André se lâche sur la gestion de la crise par le ‘Risk Assesment Group’

Ancien porte-parole interfédéral de la lutte contre le covid-19 et désormais en charge de la coordination du tracing, le virologue Emmanuel André s’est montré très critique ce samedi sur la VRT envers le ‘Risk Assesment Group’ (RAG), composé de médecins de Sciensano et d’autres experts, et sa gestion de la crise du coronavirus, en particulier dans ses premiers temps.

Emmannuel André a ainsi vivement critiqué le manque de prévoyance du RAG en matière de traçage des contacts et de testing, deux ‘armes’ qui selon avaient prouvé leur efficacité dès le tout début de l’épidémie. ‘Dès la première mission de l’OMS en Chine, nous avons appris une chose: l’importance des tests et du tracing’, pointe l’expert, dont les propos sont également relayés par La Libre. ‘Mais je n’ai vu aucun avis du RAG à ce sujet.’

Selon le médecin, le ‘Risk Assesment Group’ s’est montré trop ‘conservateur’ dans son approche de la crise. Il estime également qu’il aurait fallu bien plus rapidement se concentrer sur la mise sur pied d’équipes chargées de procéder au tracing des contacts. ‘Il y avait suffisamment de preuves que nous aurions dû renforcer ce système plus tôt, même avant le pic’, regrette-il. ‘Nous aurions pu faire mieux avec plus de ressources et une mise en place plus rapide.’

Toujours au micro de la VRT, le chef du Service Maladies Virales de Sciensano, Steven Van Gucht, assure pour sa part que ni le tracing ni le testing n’ont été sous-estimés, qualifiant les dires de son ancien collègue de ‘supposition hallucinante’.

Les masques, toujours les masques

Emmanuel André a par ailleurs regretté l’entêtement des membres du ‘Risk Assesment Group’ à ne pas recommander le port du masques buccal. Une accusation que Steven Van Gucht réfute également.

‘Ils n’ont pas voulu entendre les conseils des autres experts, pas même celui du Conseil supérieur de la santé, qui a ouvert la voie à une utilisation progressive du masque. Cet avis n’a même pas été autorisé pour publication’, affirme pourtant Emmanuel André.

Et le virologue de conclure: ‘Je ne veux pas mettre tout le monde à Sciensano dans un même paquet, mais leurs représentants n’ont certainement pas changé cette attitude.’

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