Donald Trump et la Russie : un nouvel ouvrage fait scandale et remet le dossier du ‘Kompromat’ sur la table

La nature des relations entre l’ex-président Donald Trump et la Russie a toujours laissé la scène internationale perplexe. Trump serait-il un agent russe ? Aurait-il été compromis par les Russes en échange de certaines faveurs ? Aujourd’hui, un nouveau livre étoffé de témoignages accablants révèle que Trump entretient des relations étroites avec la Russie depuis 1977. Pendant près de 40 ans, la Russie aurait tâté le terrain, avec la présidence du républicain en ligne de mire.

Jusqu’ici les preuves matérielles manquaient, mais voilà qu’aujourd’hui l’information fait les gros titres du site The Guardian

Les déclarations ont été corroborées par un ex-membre du KGB, Yuri Shvets ainsi que par d’autres sources dans le cadre de la rédaction d’un livre, American Kompromat, rédigé par le journaliste Craig Unter. Le journaliste d’investigation américain avait déjà édité un ouvrage à ce sujet en 2018, House of Trump, house of Putin. 

Un volume très controversé à l’époque. ‘Ce n’était pas inexact mais c’était instaurer certaines idées conspirationnistes et cela avait d’ailleurs donné lieu à une partie du film de Michael Moore Fahrenheit’, avait déclaré Corentin Sellin, historien spécialiste des États-Unis, interrogé par le Parisien en 2018. 

Mais le débat revient aujourd’hui sur la table avec American Kompromat. Le livre, au travers de toutes ces sources, détaille les méthodes employées par le KGB dans les années 1980 pour ‘recruter’ des hommes d’affaires américains. 

La cible parfaite

Dans son nouveau livre, Craig Unter affirme que Moscou aurait, dans le passé, sauvé les entreprises de Trump à l’aide des fonds blanchis, ce qui pourrait expliquer l’affinité de l’ex-président pour Vladimir Poutine.  

L’homme d’affaires aurait alors renfloué ses entreprises en faillite avec du cash d’oligarches russes. Moscou aurait également encouragé Donald Trump à se lancer en politique, et cela bien des années avant que le républicain ne remporte la présidence. 

‘Trump n’est qu’un des nombreux exemples que l’on pourrait citer’, déclare l’ex-espion Yuri Shvets. ‘Les gens ont été recrutés alors qu’ils n’étaient que des étudiants, puis ils ont accédé à des postes importants’, a-t-il détaillé,  interrogé par Business Insider. ‘Trump était la cible parfaite à bien des égards : sa vanité, son narcissisme en faisaient un candidat idéal pour le recrutement’, a-t-il ajouté.

1987, une année clé

L’ex-espion mentionne également un voyage que Trump a fait en 1987. L’ancien président se serait rendu en Russie, prétextant la construction d’un grand hôtel de luxe en face du Kremlin, en partenariat avec le gouvernement soviétique. ‘Il était sans le savoir en contact avec des agents du KGB qui ont lancé une offensive de charme sur le promoteur immobilier, a ajouté Yuri Shvets.

Peu de temps après son retour, Donald Trump a fait paraître de grandes annonces dans le Washington Post, le New York Times et le Boston Globe,  pour annoncer qu’il envisageait de se lancer en politique. Dans ces annonces, il vantait déjà les mêmes arguments que ceux utilisés bien plus tard, en 2016 dans sa campagne. Il critiquait aussi déjà le soutien des États-Unis à l’OTAN, suggérant que ‘l’Amérique  cesse de payer pour défendre les pays ayant les moyens de se défendre’.

La Russie, cet ‘ami incompris’

Trump a pourtant toujours réfuté ces allégations. Il a longtemps nié entretenir ce type de lien avec la Russie. ‘La Russie n’a jamais essayé de faire pression sur moi’, avait-il tweeté en 2017.

Mais l’attitude de Trump envers la Russie tout au long de sa présidence a souvent fait sourciller la scène internationale. L’ex- président avait même qualifié la Russie d’ ‘ami potentiel incompris, un allié précieux de la Seconde Guerre mondiale, dirigé par un président rusé qui partage peut-être les valeurs américaines, comme l’importance du patriotisme, de la famille et de la religion.’

Ce n’est pas la première fois qu’une telle relation entre Trump et la Russie est avancée. S’il est impossible encore une fois de prouver à 100% l’existence d’un tel dossier,  les extraits de l’ouvrage sont potentiellement dévastateurs, sans oublier que Trump s’expose déjà à de nombreuses poursuites…

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