« Un développement de haute qualité » : voici les objectifs du nouveau Premier ministre pour l’économie chinoise

Le Premier ministre chinois est le visage de l’économie : c’est souvent lui qui annonce les mesures prises. Li Qiang a officiellement été désigné à ce poste ce week-end, dans le cadre d’un remaniement du gouvernement lors de la reconduction du président Xi Jinping à un troisième mandat. Voici sa première allocution et ses annonces pour l’économie.

Pourquoi est-ce important ?

Après une année de croissance très modeste, provoquée entre autres par des confinements à répétition, la Chine veut aller de l'avant et renouer avec la croissance. Le discours du Premier est vague, mais il y a des signes positifs pour les entreprises privées, et notamment la tech.

Dans l’actu : le nouveau Premier ministre chinois et sa première allocution. Il a énoncé les objectifs pour l’économie du pays ce lundi.

  • Le focus est mis sur la « qualité de la croissance », annonce d’emblée Li Qiang, relayé par CNBC.
    • « La plupart des gens n’ont pas les yeux rivés sur la croissance du PIB. Ce qui leur importe le plus, ce sont les choses qui se passent dans leur vie quotidienne. Actuellement, notre développement est axé sur la satisfaction des besoins fondamentaux de la population. À l’avenir, l’accent sera mis sur l’amélioration de la qualité de vie de la population », s’engage-t-il.
  • Voilà pour la vision méta de l’économie. Mais comment atteindre cette amélioration ? Ce serait via le « développement de haute qualité », notamment des secteurs « verts » et de la technologie.
    • Cela peut paraître paradoxal, car la Chine a régulièrement coupé l’herbe sous les pieds des entreprises de la tech ces derniers temps. Le président Xi Jinping s’est d’ailleurs dit inquiet de la position dominante de CATL, numéro 1 mondial des batteries pour véhicules électriques.
  • Du côté du « développement » : Li Qiang annonce que les entreprises privées auront plus de marge pour se développer (notamment dans le but d’atteindre l’objectif de croissance que le pays s’est fixé).

Le chiffre : 5% de croissance du PIB.

  • Voilà le chiffre officiel avancé il y a une semaine, pour l’année 2023. Un chiffre plus élevé que la croissance effective de l’année passée (3%), mais il faut remonter au moins 30 ans en arrière pour trouver un objectif aussi bas. Pour 2022, l’objectif avait été de 5,5%, mais les confinements à répétition sont venus perturber les plans.
    • C’est bas pour la Chine, mais plus élevé que les taux de croissance prévus en Occident, bien plus modestes.
  • Li Qiang revient sur ce chiffre – « pas facile à atteindre ». En plus de la marge de développement laissée aux entreprises privées, les politiques économiques devront favoriser la croissance, mais aussi la stabilité, la demande (extérieure et intérieure), la réduction des risques et l’innovation dans le domaine de la tech, selon le ministre.
    • À quoi peut-on alors s’attendre ? De grands plans d’investissement avec de l’argent public, comme c’est régulièrement le cas ? Les finances publiques, surtout des provinces, sont déjà en lambeaux. Le ministre n’a pas donné plus de précisions sur ces mesures.
    • Mais entre les lignes, on peut lire que la Chine pourrait désormais mettre moins de bâtons dans les roues des acteurs de la tech.

Remaniement ministériel : qui est Li Qiang ?

Le détail : le parcours du nouveau Premier.

  • Le week-end passé, Xi Jinping a été réélu président de la République populaire de Chine, pour une troisième fois de suite. Une première historique. Le gouvernement a été remanié par la même occasion.
  • C’est là qu’entre en scène Li Qiang, successeur de Li Keqiang. Sa nomination a aussi quelque chose d’inhabituel : il n’est pas passé par la case vice-président, comme c’est traditionnellement le cas, rapporte CNBC.
  • Ainsi, Li Qiang, dont la nomination était pressentie, est un protégé de Xi Jinping. Auparavant, le sexagénaire était le secrétaire du parti communiste à Shanghai, la capitale économique du pays.
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