Principaux renseignements
- Des centaines de personnes perdent la vie en essayant d’obtenir de l’aide alimentaire à Gaza.
- Un entrepreneur privé soutenu par les États-Unis et Israël est désormais responsable de la distribution de l’aide, ce qui entraîne des morts et des blessés pendant les distributions.
- Le processus de distribution implique de longues distances parcourues à travers des zones de conflit, un manque de transparence et des calendriers d’opérations imprévisibles.
Obtenir de l’aide alimentaire à Gaza est devenu une expérience incroyablement dangereuse, des centaines de personnes ayant perdu la vie dans des tentatives désespérées pour obtenir des vivres. Les habitants comparent cette situation à l’émission télévisée dystopique « Squid Game », où la survie dépend de la rapidité et de la chance.
Depuis qu’Israël a confié les opérations d’aide à la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), un contractant privé soutenu par les États-Unis et Israël, les décès sont devenus monnaie courante lors des livraisons d’aide. La GHF a remplacé les organisations humanitaires établies, telles que les Nations unies, qui fournissaient de l’aide dans la bande de Gaza depuis des années.
Mohammed al-Shaqra, un habitant de 30 ans, a fait part de son expérience éprouvante en essayant d’obtenir de la nourriture pour sa famille. Il a raconté avoir sprinté vers le centre de distribution aussi vite qu’il le pouvait, avant d’être pris dans l’explosion d’un drone israélien. Il a été l’un des nombreux blessés lors de cet incident, ce qui met en évidence le danger extrême auquel sont confrontés ceux qui cherchent à obtenir de l’aide.
Danger et incertitude
La décision d’Israël de bloquer toute aide entrant dans la bande de Gaza en mars a exacerbé la situation humanitaire déjà désastreuse. Le gouvernement a affirmé que le Hamas détournait l’aide et l’utilisait à des fins militaires, ce que les organisations internationales ont démenti avec véhémence. En guise d’alternative à l’intervention humanitaire directe, Israël a créé le GHF.
Le GHF fonctionne très différemment des organisations d’aide traditionnelles. Il fait appel à des entrepreneurs privés armés et à la présence de l’armée israélienne dans les centres de distribution. Au lieu d’assurer une large accessibilité par le biais de nombreux petits centres, la GHF concentre les livraisons sur quatre centres « fortifiés » dans le sud de la bande de Gaza. Cela oblige les gens à parcourir de longues distances à travers des zones de conflit actif juste pour atteindre une source potentielle de nourriture.
L’absence de transparence et les problèmes de sécurité
Les habitants se plaignent en outre de l’imprévisibilité des horaires d’ouverture de ces centres et du manque de transparence quant au contenu des boîtes d’aide. Le processus de distribution lui-même consiste à déverser les boîtes sur des palettes et à laisser les foules les envahir, ce qui augmente encore le risque de blessures ou de décès. Même si des itinéraires sûrs sont prévus, les gens se retrouvent souvent sous le feu des Israéliens lorsqu’ils s’approchent des centres.
Hussein Nizar, un autre habitant qui a tenté à plusieurs reprises d’obtenir de l’aide, a raconté comment il courait vers le point de distribution, cherchait ensuite un abri dès que les tirs commençaient, et répétait ce cycle désespéré dans une tentative de survie.