Démissions en hausse chez les jeunes travailleurs : 2023 marque déjà un record

Jamais autant de jeunes n’ont quitté leur emploi qu’au cours de cette année, selon une étude du prestataire de services RH Acerta.

L’actualité : le nombre de ruptures de contrats chez les jeunes travailleurs de moins de 25 ans a grimpé de 40,8 % en 2023 par rapport à la même période l’année dernière.

  • En 2022 déjà, les ruptures de contacts chez cette tranche d’âge avaient explosé : +135 % par rapport aux années précédentes.
  • Les premiers chiffres de cette année, alors que celle-ci n’est même pas encore terminée, prédisent un nouveau record.

Le détail : les jeunes étaient à l’origine de cette résiliation des contrats dans 43,5 % des cas.

  • Un chiffre légèrement en baisse par rapport à l’année dernière (-12,3 % par rapport à l’année dernière).
  • L’étude note par ailleurs que dans la plupart des cas, « au moment de leur départ, les jeunes étaient en moyenne employés depuis plus longtemps qu’il y a quelques années ».
  • Dans 38,5 % des cas, le contrat a été rompu de gré à gré (+13,4 % par rapport à l’année dernière).
  • Enfin, dans seulement 18 % des départs, c’était l’employeur qui était à l’origine de cette décision.

The Great Resignation, à la sauce belge ?

Cette hausse des démissions chez les jeunes pourrait faire penser à la vague de départs qui a touché les États-Unis durant et peu après la pandémie de coronavirus. Mais la situation est différente, assure Acerta, sans pour autant avancer des arguments pour étayer sa position.

  • « Plus que jamais, les moins de 25 ans sont une génération critique qui veut prendre le contrôle de sa carrière« , indique pourtant Kathelijne Verboomen, experte du travail chez Acerta Consult. « Plusieurs d’entre eux ont commencé un nouvel emploi pendant ou après le coronavirus. Ils ont immédiatement dû apprendre à télétravailler et acquérir ainsi – sans être physiquement présents sur le lieu de travail – l’expérience nécessaire. Il n’est donc pas surprenant que nombreux soient ceux qui décident désormais de voir si l’herbe peut être plus verte ailleurs », poursuit-elle.
  • Mais un autre aspect joue également dans cette histoire : « le marché du travail reste tendu et les entreprises recherchent de jeunes talents. Les jeunes réalisent qu’ils auront de nombreuses opportunités. Nous constatons donc également que l’initiative de résiliation d’un contrat appartient beaucoup plus au salarié lui-même, par rapport à la période avant et pendant la crise du coronavirus ».
  • Les moins de 25 ans revoient également leurs objectifs de carrière, en passant d’une quête d’avantages pratiques à court terme à une carrière plus durable à long terme, avec plus de possibilités de carrière et de flexibilité.
    • Un raisonnement qui rappelle celui de nombreux Américains qui ont décidé de changer de vie durant ou après le COVID-19 et de trouver un emploi qui avait « plus de sens ».
  • « Ce à quoi les jeunes accordent également beaucoup d’attention, c’est à la durabilité du travail de leur employeur, à l’attention qu’ils accordent à leur bien-être (mental) et à ce que fait une entreprise pour parvenir à un équilibre réalisable entre travail et vie privée », souligne Verboomen.
  • « Il y a aussi beaucoup de jeunes qui reprennent leurs études après un certain temps, donc la transition n’est pas seulement travail-travail, mais aussi travail-études », conclut-elle.
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