De plus en plus de travailleurs souhaitent aller voir ailleurs face à leur pouvoir d’achat qui s’étiole dans une conjoncture économique globale relativement négative.
Dans l’actu : Un quart des travailleurs sondés par le cabinet d’audit PwC envisagent de changer d’emploi au cours des 12 prochains mois, selon les résultats de son enquête « 2023 Hopes and Fears Global Workforce ».
- Il s’agit d’une hausse par rapport aux 19% de l’année dernière.
- Une grande partie (42%) des employés prévoit toutefois de conserver leur job, mais pas sans avoir demandé des augmentations de salaire pour faire face à la hausse du coût de la vie. L’an dernier, ils n’étaient que 35% à l’envisager.
- Environ 46% des personnes interrogées ont déclaré que leur foyer éprouvait des difficultés à payer les factures chaque mois, voire qu’il était incapable de le faire la plupart du temps.
- Cette enquête a été menée sur 54.000 travailleurs dans 46 pays du monde. Loin d’une petite étude isolée, donc.
Jongler entre plusieurs jobs pour survivre
En cause : Cette tendance s’explique par le manque d’argent croissant dans une économie en déclin, ainsi que par les pressions inflationnistes auxquelles sont confrontés les travailleurs dans le monde entier.
- Une réalité qui découle à la fois de la crise énergétique et de l’inflation suite à la guerre en Ukraine, mais aussi des hausses des taux d’intérêt des banques centrales dans les grandes économies, menées par la BCE et la Fed, principalement.
- De moins en moins de travailleurs disposent d’un excédent financier à la fin du mois : ils sont environ 38% cette année, contre 47% en 2022.
- Environ un travailleur sur cinq cumule plusieurs emplois, dont 69% ont précisé le faire dans le but d’obtenir un revenu supplémentaire.
- « Avec l’incertitude économique actuelle, nous constatons que la main-d’œuvre mondiale souhaite être mieux payée et donner plus de sens à son travail », a déclaré Bhushan Sethi, co-responsable mondial de la pratique « people & organization » de PwC.
- Sur ce point, l’enquête souligne que « la culture d’entreprise et l’inclusion restent également au cœur des préoccupations des employés ».
L’IA vue de façon positive
En marge : L’IA s’invite dans la problématique de l’emploi, mais pas aussi négativement qu’on l’imagine.
- Les travailleurs en difficulté financière rencontrent des obstacles dans leur capacité à se préparer aux défis futurs, comme l’adaptation à l’émergence de l’intelligence artificielle.
- « La main-d’œuvre mondiale est divisée en deux : ceux qui possèdent des compétences précieuses et qui sont bien préparés pour continuer à apprendre, et ceux qui n’en ont pas », écrit Bob Moritz, président de PwC. « Nous avons constaté que, souvent, ceux qui n’ont pas de compétences sont moins à l’aise financièrement et moins en mesure d’accéder à une formation aux compétences de l’avenir. »
- De l’autre côté, plus d’un tiers des travailleurs qui se trouvent dans une situation financière plus favorable estiment que l’IA aura un impact positif sur leur productivité, tandis qu’un quart d’entre eux prévoient que l’IA ouvrira de nouvelles opportunités professionnelles.
- Enfin, les jeunes travailleurs, dont la génération Z et les millennials, ont exprimé des attentes positives quant à l’impact de l’IA sur leur carrière au cours des cinq prochaines années.
- Des conclusions qui contrastent fortement avec les nombreux oiseaux de malheur qui prédisent la suppression de millions d’emplois due à l’IA – quand on ne parle pas carrément de l’extinction de l’humanité.
« Dans un monde où les CEO savent qu’ils doivent transformer leurs entreprises pour réussir, ils doivent combiner les avantages de la technologie avec un plan visant à libérer les talents de tous les travailleurs. Il n’est dans l’intérêt de personne que les entreprises se focalisent sur le même groupe de travailleurs qualifiés pendant que le reste de la société est laissé pour compte. »
Bob Moritz, président de PwC