La légende de Wall Street, Bob Farrell, a travaillé pendant 45 ans au sein de la banque d’investissement Merill Lynch. À la fin de sa carrière, en 1998, il a listé 10 règles d’investissement boursier qui sont encore aujourd’hui valables, selon Bank of America.
Les marchés boursiers sont en proie à une inflation galopante et à des taux d’intérêt élevés qui effrayent des investisseurs. Une situation tendue durant laquelle il ne faut pas perdre de vue les 10 règles d’investissement boursier de Bob Farell, un investisseur de Wall Street considéré comme un pionnier de l’analyse technique.
La liste en question est quelque peu passée inaperçue lorsqu’elle a été établie, en 1998, au cœur de la bulle Internet, mais au fil des années, ces 10 règles ont été reconnues par les pairs de leur auteur en raison du fait que la plupart d’entre elles sonnaient juste de 2001 à 2003, alors que le marché boursier baissait.
Plus de deux décennies plus tard, ces 10 règles sonnent encore justes aujourd’hui, alors que les investisseurs font face à une période d’inflation élevée, de taux d’intérêt en hausse et d’incertitude économique accrue.
« Vous ne pouvez pas changer la nature humaine et les règles de M. Farrell semblent aussi pertinentes aujourd’hui que lorsqu’il a pris sa retraite de Merrill Lynch il y a 20 ans », a déclaré Stephen Suttmeier de Bank of America dans une note plus tôt cette semaine, rapporte Business Insider.
Dix règles d’investissement boursier d’actualité
Le stratège a ainsi repris la liste de Farrell et y a appliqué des commentaires supplémentaires en prenant en compte la situation actuelle :
1. Au fil du temps, les marchés ont tendance à revenir à leur moyenne
« Lorsque les tendances vont trop loin dans une direction, les investisseurs peuvent se préparer à une certaine forme d’inversion de tendance et de retour à la moyenne », a assuré Suttmeier dans sa note.
2. Des excès dans un sens ou dans l’autre entraineront un excès dans le sens opposé
« Parfois, le retour à la moyenne ne suffit pas. Un marché peut osciller comme une pendule, avec un mouvement excessif dans une direction précédant un mouvement extrême dans la direction opposée », poursuit-il, prenant l’exemple des cryptographies : en moins d’un an, un panier d’actions cryptographiques a augmenté de 12 fois, avant de perdre 77% de sa valeur en moins de six mois.
3. Il n’y a pas de nouvelles ères. Les excès ne sont pas permanents.
« Lorsque les excès s’accumulent, nous commençons à entendre la phrase ‘cette fois, c’est différent’. Lorsque les investisseurs parlent d’une nouvelle ère, le principal mouvement a probablement déjà eu lieu et le sentiment est trop extrême pour que le mouvement se poursuive », a assuré Suttmeier.
4. Les marchés à la hausse ou à la baisse rapide vont généralement plus loin qu’on ne le pense
« Les rallyes paraboliques, les bulles d’actifs, les manies et les crashs correspondent à cette règle ». Les renversements surviennent habituellement sans crier gare, comme ce fut le cas avec l’EFT phare d’Ark Invest qui a perdu plus de 70% de sa valeur en un éclair.
5. Les néophytes achètent au sommet et vendent au creux
Le stratège estime « qu’dopter une vision à contre-courant peut être payant ».
6. La peur et la cupidité sont plus fortes que la résolution à long terme
Il met en garde contre la peur et la cupidité qui « peuvent obscurcir nos émotions et conduire à de mauvaises décisions d’investissement, comme vendre au plus bas et acheter au plus haut ».
7. Les marchés sont plus forts lorsqu’ils sont larges
« L’étendue du marché est importante. Les rallyes à grande échelle ont le potentiel de se poursuivre, tandis que les rallyes plus étroits sont sujets à l’échec », prévient Suttmeier.
8. Les marchés baissiers comportent 3 étapes : une forte baisse, un rebond réflexif et une tendance baissière fondamentalement prolongée
Une logique que l’on peut appliquer aux marchés actuels. Suttmeier y voit en effet une évolution cyclique du marché baissier dans le S&P500 qui est dans sa phase fondamentale de tendance baissière, avec un potentiel de baisse jusqu’à 3.800 à 3.500 points.
9. Lorsque tous les experts et les prévisions sont d’accord, quelque chose d’autre va se passer
« Cette règle suggère que le consensus parmi les experts est souvent entièrement actualisé dans les prix des actifs, ce qui est un risque que les prévisions ne se concrétisent pas », a-t-il déclaré.
10. Les marchés haussiers sont plus agréables que les marchés baissiers
« Les marchés haussiers sont associés à des expansions économiques et à un effet de richesse positif, tandis que les marchés baissiers sont souvent liés à des récessions et à un effet de richesse négatif », analyse le stratège.