Copenhague et Aarhus rompent leurs liens numériques avec Microsoft


Principaux renseignements

  • Les villes de Copenhague et d’Aarhus abandonnent les systèmes Microsoft en raison de préoccupations liées à la domination du marché et aux vulnérabilités.
  • Le gouvernement danois plaide pour le développement d’alternatives technologiques indépendantes en Europe. Cette stratégie vise à atténuer la dépendance à l’égard des plates-formes des grandes entreprises.
  • Morten Bodskov souligne l’importance de l’autosuffisance en matière d’infrastructure numérique. Cette autosuffisance est cruciale pour se prémunir contre les vulnérabilités géopolitiques.

Copenhague et Aarhus, les deux plus grandes villes du Danemark, ont décidé de se détacher progressivement de Microsoft. C’est ce que rapporte Euronews. Ce choix découle d’inquiétudes croissantes concernant la position dominante de Microsoft sur le marché et les risques liés à la dépendance à une technologie entièrement basée aux États-Unis.

Dans le même temps, cette décision s’inscrit dans une dynamique européenne plus large. Il s’agit de réduire la dépendance aux grandes entreprises technologiques américaines. Des préoccupations similaires émergent également aux Pays-Bas. Là-bas, l’inquiétude grandit quant à la sécurité des données sensibles. Par ailleurs, certains redoutent des perturbations possibles dans les services publics. Ces perturbations seraient notamment graves si les autorités américaines demandaient un accès aux données européennes.

Appel à des alternatives européennes

En parallèle, des experts danois appellent au développement d’alternatives solides et indépendantes en Europe. Un rapport de 2024, commandé par le gouvernement danois, souligne l’urgence de réduire la dépendance à l’égard des géants de la tech. L’Europe doit investir dans un écosystème numérique plus diversifié et plus résilient.

Priorité à l’autonomie numérique

Selon Morten Bodskov, ministre danois du Commerce et de l’Industrie, il est stratégiquement essentiel que l’Europe développe ses propres solutions numériques. C’est, selon lui, le seul moyen de se prémunir contre les vulnérabilités géopolitiques. Son appel s’aligne étroitement avec les initiatives en cours au niveau européen. C’est le cas, par exemple, du renforcement de l’infrastructure cloud européenne et de la réduction de la dépendance envers les fournisseurs non européens.

L’UE prépare une nouvelle loi sur le cloud pour renforcer son indépendance numérique

Dans ce contexte, la Commission européenne consulte actuellement les parties prenantes au sujet d’une nouvelle législation sur le cloud. Cette loi vise non seulement à stimuler l’innovation dans les domaines du cloud et de l’intelligence artificielle. Mais elle encourage aussi les investissements dans des capacités cloud durables en Europe. Elle doit également garantir un traitement plus sûr des données au sein de l’UE. Ces efforts illustrent la volonté croissante de l’Europe de renforcer sa souveraineté numérique et sa résilience technologique. Ce renforcement est nécessaire dans un monde de plus en plus interconnecté.

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