L’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré jeudi soir l’épidémie de coronovarius une ‘urgence de santé publique de portée internationale’.
Après avoir d’abord classé ce nouveau virus chinois comme un ‘risque élevé’, l’OMS s’est de nouveau réunie jeudi soir à Genève, en Suisse, pour une réunion d’un comité d’urgence d’une quinzaine d’experts. Elle a décidé de lui attribuer ce statut face à la propagation de l’épidémie en Chine mais aussi dans le monde.
Selon l’OMS, l’état d’urgence signifie ‘un événement extraordinaire comportant un risque sanitaire en raison de sa diffusion internationale’. Une ‘action internationale coordonnée’ est potentiellement nécessaire pour ce virus que Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’OMS, décrit comme une ‘épidémie sans précédent’ qui a suscité une ‘réaction sans précédent’. Il a également salué les ‘mesures extraordinaires’ prises par les autorités chinoises.
Une propagation bien pire que celle du SRAS
‘Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles. Il ne s’agit pas d’un vote de défiance à l’égard de la Chine’, a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il indique aussi qu’il faut libérer de l’argent pour lutter contre la maladie, en particulier dans ces pays où les soins de santé sont faibles. Ghebreyesus note également que l’OMS est prête à donner des conseils aux gouvernements.
Ce vendredi, le bilan a été relevé à 9.692 cas et 213 victimes en Chine. La propagation dépasse donc celle du SRAS, qui avait provoqué 8.000 infections et 774 décès entre 2002 et 2003.
21 pays sont pour l’instant touchés par l’épidémie: on recense 14 cas en Thaïlande tout comme au Japon, 13 à Singapour, 8 en Australie et 8 également en Malaisie, 6 en Corée du Sud, et 5 en France comme aux États-Unis. En Europe, l’Allemagne est aussi touchée.
‘L’OMS s’oppose à toute restriction aux voyages’
Alors que de plus en plus de pays décident d’annuler leurs vols pour la Chine, l’OMS a estimé qu’il n’y avait pas lieu de limiter les voyages et les échanges commerciaux avec le pays, malgré la déclaration d’alerte internationale. ‘L’OMS ne recommande pas de restreindre les voyages, les échanges commerciaux et les mouvements (de population), et s’oppose même à toute restriction aux voyages’, a poursuivi le directeur.
De nombreux pays ont pourtant pris des mesures pour fermer les frontières ou annuler des vols, et des entreprises comme Google, Ikea, Starbucks et Tesla ont fermé leurs magasins ou cessé leurs activités. En Belgique, les tours-opérateurs ont décide d’annuler tous leurs voyages vers la Chine. Beaucoup de nations ont également rapatrié des citoyens habitant à Wuhan, la ville chinoise d’où provient le virus. Le retour volontaire des Belges aura lieu samedi, en même temps que le rapatriement des ressortissants français.
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